Le canton de Neuchâtel sur la voie douloureuse de la prospérité
Le Conseil d’Etat neuchâtelois a présenté son programme de législature. Pour redresser les finances cantonales, il ferme la Haute Ecole de musique et diminue les subsides LAMal
Grâce à son programme de législature 2018-2021, présenté ce vendredi, le gouvernement neuchâtelois espère bien que son canton retrouve «la voie de la prospérité». Côté face, le Conseil d’Etat annonce une amélioration de la mobilité, une fiscalité plus compétitive, des mesures pour favoriser l’attractivité du canton.
Mais côté pile, il propose une quarantaine de mesures d’assainissement des finances, dans le but de réduire un déficit structurel de 50 millions de francs d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2020.
Créer des synergies dans l’administration
L’annonce la plus marquante de ce plan d’action est probablement la fermeture de la Haute Ecole de musique (HEM) en 2021. Cette fermeture d’établissement permettra d’économiser 2,5 millions de francs par année, explique Monika Maire-Hefti, la cheffe du département de la famille et de l’éducation. Elle relève que sur cent étudiants, seuls deux sont Neuchâtelois. D’ici à 2021, tous pourront terminer leur cursus. Quant aux enseignants, ils seront réaffectés «dans la mesure du possible» à la Haute Ecole de musique de Genève, ou encore au Conservatoire de Neuchâtel. Monika Maire-Hefti regrette la disparition d’une telle offre, mais estime que le canton bénéficie d’une vie culturelle suffisamment riche.
Autres mesures sensibles: les réductions des aides aux personnes. Les bénéficiaires de prestations complémentaires en EMS verront ainsi leur aide diminuer de 260 à 200 francs. Les prestations d’orthophonie seront également réduites. La conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti évoque des dépenses trois fois plus élevées que dans d’autres cantons, qui ne seraient pas forcément justifiées. Le Conseil d’Etat prévoit également de réduire d’un tiers les subsides LAMal ordinaires, à moins que le système fédéral en la matière ne soit amélioré entre-temps.
Le gouvernement demande aussi des efforts aux institutions des soins, a travers de nouvelles réductions de subventions. Le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) regroupera, comme prévu, ses activités sur un seul site. L’administration devrait aussi se centraliser afin «de créer des synergies et de réaliser des économies», détaille Laurent Kurth, ministre des Finances et de la santé. Des regroupements qui engendreront forcément «la disparition de certaines fonctions».
Favoriser l’attractivité du canton
En plus des économies, le Conseil d’Etat souhaite rendre le canton de Neuchâtel plus attractif. L’objectif est d’inciter de nouveaux habitants à s’installer pour contribuer aux recettes fiscales. Pour ce faire, le gouvernement veut améliorer la fiscalité des personnes physiques, et ainsi s’aligner aux cantons voisins.
Autre promesse: une mobilité améliorée, notamment grâce à une ligne ferroviaire directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, «ce qui devrait favoriser le développement économique du canton», explique Laurent Favre, le responsable des transports. A l’horizon 2030-2035, le projet n’est cependant ni la priorité de la Confédération, ni celle de CFF. A défaut, ce sera la cadence au quart d’heure qui reliera les deux villes.
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