L’ULTIME BATAILLE DE PAOLO UCCELLO
L’Imprimerie nationale consacre une imposante monographie au peintre du quattrocento qui passait pour être obsédé par la perspective
◗ Après Piero della Francesca, Fra Angelico et Masaccio, les Editions de l’Imprimerie Nationale poursuivent la publication de monographies monumentales consacrées aux icônes du Quattrocento.
Voici donc Paolo Uccello, auteur d’une fameuse série de peintures de bataille, celle de San Romano qui opposa, le 1er juin 1432, les armées de Florence et de Lucques. La première remporta la victoire, après huit heures de combat. On commanda donc à Paolo Uccello le soin de célébrer ce triomphe en veillant à ce que les héros du jour se reconnaissent au milieu des hommes en armes et de leurs chevaux.
Mais Uccello n’est pas seulement ce peintre dont l’oeuvre est souvent portée sur la figure équestre (Saint-Georges terrassant le dragon, Monument dédié à John Hawkwood). Pas plus qu’il n’est cet artiste que Giorgio Vasari décrivait en 1550 dans ses Vies, obsédé par la perspective au point d’avoir terminé la sienne «pauvre et obscure jusqu’à sa mort».
L’historien de l’art Mauro Minardi apporte les derniers éclairages sur Paolo di Dono di Paolo (de son vrai nom), né d’un père barbier-chirurgien et d’une mère de la bourgeoisie florentine, élève de Lorenzo Ghiberti et auteur d’un cycle des Scènes de la Genèse qui fait la renommée du Cloître vert de Santa Maria Novella à Florence. En creux, l’auteur raconte aussi l’ambiance de cette ville qui rayonna sur l’humanisme sous l’impulsion des Médicis et de son principal mécène: Laurent le Magnifique. Une référence, certes scientifique mais accessible à tous ceux que la Renaissance passionne. D’autant que, comme toujours chez l’éditeur propriété d’Acte Sud, l’ouvrage est splendide, le nombre de reproductions conséquent et les détails foisonnants.