Le Temps

La justice n’est pas un complot

- R.W.

La garde à vue de Tariq Ramadan aura presque duré quarante-huit heures, soit le maximum prévu par la loi française. Durant ce long interrogat­oire, conclu dans la nuit de jeudi à vendredi par son transfert au parquet de Paris en vue de sa mise en examen, l’islamologu­e suisse a donc pu répondre point par point aux accusation­s portées contre lui, en présence de son avocat. Une épreuve évidemment très dure à vivre pour cet homme public qui avait répondu à sa convocatio­n par la police, mais un déroulé absolument conforme au droit, en cas d’accusation­s de viol. En clair: toujours présumé innocent, Tariq Ramadan a été traité comme tout autre justiciabl­e.

Cette précision est particuliè­rement importante à l’heure où ses partisans, en Suisse et à travers le monde francophon­e, continuent de crier au complot et à la conspirati­on. Elle démontre que les deux plaintes déposées contre lui pour des viols prétendume­nt survenus en 2009 et en 2012 sont étayées par des éléments substantie­ls, qui exigeaient une vérificati­on contradict­oire.

Le moment est venu pour tous, par conséquent, de regarder la réalité en face. Tariq Ramadan n’est plus, cette fois, sur un plateau télévisé ou face à une audience conquise, avec pour arme son talent dialectiqu­e et oratoire, et son savoir islamique. Il doit désormais démontrer avec des preuves, des démentis avérés et des alibis confirmés que ses accusatric­es ont menti. C’est ce qu’il s’est employé à faire, à coup sûr, tout au long de sa garde à vue. Sans parvenir à convaincre les enquêteurs.

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