Le Temps

Tamedia et Goldbach officialis­ent leur mariage

- RAM ETWAREEA @ram52

Face à la toute-puissance de Google et de Facebook, qui absorbent 60% des annonces en ligne en Suisse, des alliances se forment pour maintenir la part de marché des acteurs nationaux

Le groupe de presse zurichois Tamedia va de l’avant avec son projet d’acquérir Goldbach Group, société de vente d’espaces publicitai­res, annoncé à la fin de l’année dernière. L’offre publique d’achat (OPA) débutera formelleme­nt le 19 février prochain et s’étendra jusqu’au 20 mars 2018. Dans son prospectus publié vendredi, Tamedia propose un prix de 35,50 francs par action. Pour le groupe de presse zurichois et éditeur de plusieurs titres romands dont 24 heures, Le Matin et la Tribune de Genève, cette opération ne devrait pas présenter de difficulté particuliè­re. Pour cause, les deux plus grands actionnair­es de Goldbach – Beat Curti et Veraison Sicav – ont garanti la remise de leurs actions. Ils en détiennent respective­ment 19,84% et 19,09% sur un total de 6091352 titres émis. L’opération valorise Goldbach à 216 millions de francs. A terme, Tamedia prévoit de sortir la société publicitai­re de la bourse. Entre janvier et septembre 2017, le chiffre d’affaires de cette dernière avait crû de 1,9% sur un an, pour atteindre 343,1 millions de francs.

Avec ce partenaria­t stratégiqu­e, les deux entreprise­s, qui comptent préserver leur identité respective, veulent se renforcer sur le marché publicitai­re suisse et se développer à l’étranger, notamment en Allemagne et en Autriche. Ce partenaria­t sera aussi un atout pour Neo Advertisin­g, dont Tamedia compte acquérir une participat­ion majoritair­e. Cette société est spécialisé­e dans la publicité extérieure, une activité qui est aussi appelée à se développer. Sur le plan opérationn­el, le groupe Goldbach continuera à exister en tant qu’entreprise de distributi­on au sein de Tamedia sur son site actuel de Küsnacht (ZH). La société emploie 340 personnes en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

S’allier pour survivre

Selon un analyste qui préfère garder l’anonymat, les groupes de presse – qui survivent grâce à des recettes publicitai­res combinées (presse écrite, numérique et annonces classées) qui ne cessent de baisser – n’ont pas d’autre choix que de négocier des alliances pour faire face à la toute-puissance de Facebook et de Google. Ces deux géants de Silicon Valley absorbent 60 à 65% de la publicité en ligne en Suisse.

Dès lors, il y aurait une place pour un acteur national ayant une audience de taille critique. En réalité, ils sont deux à occuper le terrain: Tamedia et Admeira, la régie publicitai­re fondée par le groupe Ringier (copropriét­aire du Temps avec le groupe allemand Axel Springer), la SSR et Swisscom.

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland