A Genève, des «installations expérimentales»
Aux antipodes des projets monumentaux et des installations in situ pour lesquels l’artiste danois est désormais mondialement connu, l’Espace Muraille de Genève propose jusqu’à la fin d’avril une exposition d’oeuvres de format modeste, qui puisent dans l’esthétique des instruments scientifiques. Eliasson les nomme «installations expérimentales» et l’on peut comprendre ce terme de deux manières, car elles résultent d’expérimentations menées par l’artiste et son équipe dans leur atelier berlinois et créent, chez les spectateurs, des expériences perceptuelles.
La première salle s’organise ainsi autour d’une série de petites sculptures murales qui créent des distorsions visuelles par réfraction lumineuse. On y retrouve le vocabulaire géométrique de l’artiste et ses matériaux de prédilection (verre, miroir). Plus étonnant, l’exposition présente une série d’aquarelles dont certaines ont été obtenues par fonte aléatoire d’un morceau de glace polaire, ou trois sculptures d’eau installées dans une salle obscure au sous-sol. Si l’ensemble des oeuvres relève d’un format propre aux galeries commerciales – un choix étrange car l’artiste n’a de cesse d’essayer d’y échapper dans ses projets philanthropiques ou à large échelle –, l’exposition permet néanmoins de rentrer dans son processus de recherche et de comprendre les origines à la fois scientifiques et esthétiques de son travail.
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