Phantom Thread
A Londres, au lendemain de la guerre, le couturier Reynolds Woodcock est la coqueluche des dames de la haute société. Nul ne sait comme lui les sublimer par la dentelle et le velours. Il vit avec sa soeur dans le luxe et l’extrême ritualisation du quotidien. De jeunes femmes servent de mannequins. Elles sont invitées à vivre sous son toit jusqu’à ce qu’il se lasse. Dans une auberge de bord de mer, il repère Alma (Vicky Krieps), serveuse. Il séduit en deux temps trois mouvements cette Anglaise romantique, fait d’elle sa muse. Mais les contes de fées tournent parfois au vinaigre. Les temps changent, Reynolds vieillit. L’amour fou trébuche sur nombre de mesquineries. Les amants déchirés auront toutefois une seconde chance en intégrant Thanatos à leur couple. Après There Will Be Blood, western implacable sur l’exploitation de l’or noir dans la jeune Amérique, The
Master, une âpre réflexion sur le pouvoir lié à un chef de secte, et Inherent Vice, une plongée tragicomique dans la Californie des seventies, Paul Thomas Anderson change de monde et d’époque avec ce portrait d’artiste rongé par le démon de la perfection. Il signe le scénario, la mise en scène et la photographie. Le résultat est époustouflant, d’une élégance absolue, dans la gloire comme dans la dissolution de l’amour. Jonny Greenwood, de Radiohead, signe à nouveau la bande-son. Et, magistral dans le rôle du couturier, Daniel Day-Lewis apparaît une dernière fois à l’écran, puisqu’il a décidé d’arrêter…
DRAME DE PAUL THOMAS ANDERSON. SORTIE ME 14.