Des rémunérations variables entre le public et le privé
En 2016, la Suisse comptait 36 175 médecins en exercice. 18 473 dans le secteur ambulatoire et 17 119 dans le secteur hospitalier.
Dans le secteur public, à savoir les hôpitaux, les revenus des médecins sont souvent plafonnés et établis en fonction des années d’ancienneté et de classes. Par exemple, aux Hôpitaux universitaires de Genève, le salaire moyen toutes catégories confondues est de 180 888 francs. Les médecins assistants gagnent 94 678 francs, les chefs de clinique 119 200 francs, les médecins adjoints 149 230 francs et les médecins-chefs 193 632 francs.
Au CHUV, à Lausanne, un médecin assistant touche 69 079 francs au minimum, un chef de clinique 120 528. Le revenu maximal y est plafonné à 550 000 francs par année, contrairement à certains hôpitaux périphériques ou cliniques où certains médecins cadres pourraient toucher jusqu’à deux ou trois fois cette somme. Le CHUV ne facture pas d’activité privée à l’acte, la part des rémunérations complémentaires a été considérablement diminuée afin de ne pas créer d’incitatifs financiers.
Grandes disparités régionales
Les revenus dans le secteur privé sont, de leur côté, beaucoup plus variés. On estime que la part de frais imputables au chiffre d’affaires s’élève à 50 ou 60% en moyenne. Selon des chiffres en provenance des sociétés médicales cantonales, les médecins indépendants romands toucheraient en moyenne 420 000 francs de chiffre d’affaires, soit une rémunération de 200 000 francs.
Il faut toutefois mentionner que seuls 54% des médecins indépendants travaillent à temps plein, selon les statistiques de la Fédération suisse des médecins (FMH); il est donc très difficile, sur la base de moyennes de chiffres d’affaires, de savoir si ces chiffres ont été pondérés et donc de connaître le revenu réel d’un médecin installé.
Par ailleurs, il y a également de grandes disparités régionales. Dans 14 cantons alémaniques, les médecins sont autorisés à remettre des médicaments à leurs patients. Selon Santésuisse, les praticiens situés dans les régions autorisant la propharmacie ont des revenus sensiblement plus élevés que leurs homologues résidant dans les cantons qui interdisent cette pratique. En 2009, le canton d’Obwald présentait le revenu médian le plus élevé de Suisse avec un montant de 287 200 francs par an, contre un peu moins de 200 000 à l’échelle suisse.
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