BERTRAND BUCHS
Médecin interne spécialisé en rhumatologie, Bertrand Buchs travaille à son compte depuis plus de vingt ans. Tous les patients qu’il reçoit dans son cabinet ambulatoire dépendent de l’assurance de base. Sur un chiffre d’affaires avoisinant les 500000 francs, celui qui est aussi député PDC perçoit 170 000 francs de salaire annuel environ après avoir déduit l’AVS.
«La tendance est à la baisse, précise le rhumatologue de 61 ans. Il n’y a eu aucune augmentation des prestations Tarmed depuis vingt ans. Avec la limitation des consultations à vingt
minutes, la situation s’est encore aggravée. Je n’ai presque plus le temps de discuter avec mes patients. Le grand vice de la médecine est de rémunérer davantage l’acte technique, au détriment de l’acte intellectuel. Un bon diagnostic permet pourtant d’éviter des examens superflus.»
A ses yeux, la situation des indépendants diffère sensiblement en Suisse alémanique. «80% des médecins sont propharmaciens, cela signifie qu’ils vendent eux-mêmes les médicaments, en dégageant des marges très importantes, affirme-t-il. En Suisse alémanique, le chiffre d’affaires moyen d’un rhumatologue avoisine les 3 millions de francs. Difficile de ne pas se poser de questions.»
«Le grand vice de la médecine est de rémunérer davantage l’acte technique, au détriment de l’acte intellectuel»