SYLVAIN MEYER
Avec plus de trente ans de carrière à son actif et une spécialisation en urogynécologie, Sylvain Meyer travaille «6 jours sur 7, sans compter ses heures». Ouvert en 2010 à Morges, son cabinet privé dégage un chiffre d’affaires annuel d’environ 450 000 francs à partir duquel il tire un revenu imposable de 240 à 260 000 francs. L’immense majorité de sa clientèle est au bénéfice de l’assurance de base. «Je ne reçois que 1 à 2 patients assurés dans le privé par mois, précise-t-il. Chaque mois, je dépense environ 26 000 francs pour financer mes impôts et le salaire de mes 4 collaboratrices. A cela s’ajoute 6000 à 7000 francs de matériel et de frais de gestion liés au cabinet.»
En parallèle, Sylvain Meyer officie durant 2 demi-journées à l’hôpital de Morges comme médecin agréé depuis
2009, après avoir longtemps dirigé un cabinet au sein de cet établissement. De cette activité opératoire, il perçoit environ 48% de la part médicale – la part technique étant traditionnellement retirée aux médecins – soit 53 000 francs en 2016. Une taxation des honoraires qu’il juge «peu correcte». Après une longue carrière universitaire au CHUV et un titre de professeur titulaire, il perçoit encore quelque 12 000 francs par année pour la surveillance des internes.
A ses yeux, «taper sur les médecins» pour des «raisons électoralistes» comporte des risques. Celui de décourager des vocations, mais aussi de voir les médecins fuir les hôpitaux et créer ainsi un «désert des compétences médicales». Des salaires à un million par année? Il n’en connaît pas, mais juge cette assertion peu crédible: «On ne parle pas de chiffres entre nous.»
«Taper sur les médecins» comporte des risques. Celui de décourager des vocations, mais aussi de voir les médecins fuir les hôpitaux»