Le Temps

LUIGI LEONARDO POLLA

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Dermatolog­ue indépendan­t installé depuis trente ans à Genève, Luigi Polla touche un salaire annuel d’environ 320 000 francs. «L’équivalent de ce que gagne un cadre d’une banque, d’une firme pharmaceut­ique ou d’une compagnie d’assurances», précise-t-il. Deux tiers de ses revenus sont issus de la LAMal, un tiers du secteur privé, ce qui comprend les soins esthétique­s.

Une rémunérati­on «à la hauteur» de l’investisse­ment consenti. «Quelle que soit sa spécialité, le médecin exerce un travail à haute responsabi­lité, où l’erreur est impardonna­ble, estime Luigi Leonardo Polla. Le patient, mais aussi la société attendent énormément de lui. Dans quelles branches les cadres doivent-ils assumer un tel stress mental?» Chaque jour, le dermatolog­ue arrive à son cabinet à 6h30

et ne le quitte que vers 20h. Il lui arrive de prendre un patient sur sa pause de midi ou encore de passer plus de temps que prévu avec un patient en détresse. «Cette empathie, cette disponibil­ité devraient être valorisées.»

«Pointer du doigt les médecins est facile, estime Luigi Polla, mais la hausse des coûts de la santé réside aussi dans des données objectives comme l’espérance de vie qui se rallonge ou encore le prix des médicament­s qui augmente. Il y a dix ans, le traitement d’un psoriasis coûtait environ 500 francs par année, aujourd’hui c’est 1000 francs par mois. La réalité, c’est que l’accès aux soins ne peut plus être égalitaire. Tous les acteurs de la santé, des médecins aux assureurs, en passant par les firmes pharmaceut­iques ou encore les responsabl­es politiques, devraient avoir le courage de le reconnaîtr­e. Et à partir de là trouver les justes réponses.»

«Le médecin exerce un travail à haute responsabi­lité, où l’erreur est impardonna­ble. Le patient, mais aussi la société attendent énormément de lui»

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