Querelle climatique: la réponse de Jean-Claude Pont à Jérémy Savioz
Dans une lettre ouverte à mon adresse publiée par Le Temps (le 2 février), Jérémy Savioz s'attaque à mon dernier ouvrage consacré au réchauffement climatique (Le vrai, le faux et l’incertain dans les thèses du réchauffement climatique). Il s'agit d'une version abrégée d'un premier échange que nous avions eu quelques jours plus tôt sur le blog valaisan L'1Dex.
Dans votre première version du 26 janvier, Monsieur Savioz, vous reconnaissiez vousmême ne pas avoir lu mon livre («J'ai refermé votre livre, écriviez-vous après l'avoir consulté dans une librairie, et l'ai remis sur son étagère. Mes excuses! Je ne vais finalement pas l'acheter, préférant investir mes 30 francs ailleurs»), précision que vous avez supprimée dans la version publiée par Le Temps*. Vous avez ainsi «balancé» urbi et orbi des affirmations qui étaient démenties dans le livre que vous critiquiez sans l'avoir lu. On peut s'interroger sur la déontologie qui vous anime. Vous parlez à mon endroit de malhonnêteté intellectuelle, on se demande si on ne peut pas vous retourner le compliment.
A votre passage concernant le prétendu consensus des scientifiques sur les thèses du réchauffement, j'ai répondu en substance: l'affirmation d'un consensus scientifique est l'un des principaux mensonges des milieux du GIEC. Dans mon livre, après avoir présenté l'oeuvre de quelques météorologues et de savants de premier plan qui critiquent les thèses et les procédés du GIEC, pour certains en dénonçant les manipulations dont leur texte avait été victime, j'ai indiqué l'endroit où on trouve la liste de centaines de scientifiques éminents opposés à ces thèses; j'ai mentionné des groupements dénonçant ces procédés; j'ai signalé des listes de pétitions allant dans le même sens. J'ajoute que j'appartiens au comité de l'Association des climato-réalistes, avec un millier de sympathisants, pour la majorité des scientifiques.
Sur vos passages affirmant que «le taux de CO2 n'a jamais été aussi élevé» et sur le fait que les températures actuelles dépassent toutes les valeurs enregistrées depuis 100000 ans, je vous ai montré dans ma réponse à quel point ils étaient erronés. Avec des documents irrécusables. Je vous ai rappelé comment les carottages de Camp Century confirmaient l'existence de l'optimum climatique de la préhistoire avec un quatrième millénaire ensoleillé et un Groenland vert, comme son nom l'indique. Je vous ai fait voir comment le CO2 avait atteint autrefois une ampleur qui n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui.
Pour ce qui est des prédictions à la Nostradamus, voici: la disparition des glaciers de l'Himalaya pour 2035 qui a déclenché un tollé; la disparition de l'Arctique, pour certains en 2010, d'autres en 2020 et qui se porte toujours bien; celle de l'Antarctique, qui ne s'est jamais si bien porté; le drame des ours polaires (dont le nombre est aujourd'hui de 20000 à 25000); les réfugiés climatiques dont à ce jour aucun n'a été vu et pourtant annoncés depuis les débuts du GIEC. Sans oublier le film d'Al Gore, qui a été sévèrement critiqué par la justice anglaise dans l'action civile portée contre lui. Le juge Burton y a en effet reconnu au moins dix-huit erreurs ou manipulations, portant notamment sur les ours polaires, le niveau des mers, les réfugiés climatiques; etc.
Vous écrivez: «Très vite, on est tenté de croire qu'un vaste complot d'écologistes sectaires est en marche, manipulant les médias et la population à grands coups de mensonges et de chiffres falsifiés.» Hélas, ce n'est là que la triste réalité des faits dont mon livre regorge; j'y ai consacré 57 pages à examiner certaines méthodes de l'obédience du GIEC, mensonges, falsifications, manipulations et matraquages médiatiques.
J'ai été le premier écologiste de la région et vice-président de l'Année européenne de l'environnement pour le Valais. J'ai passé dix ans à examiner ces questions, alors que vous, vous êtes à la traîne de ce que vous lisez, sans esprit critique ni d'ouverture. Je pense avec Orwell que, plus une société s'éloigne de la vérité, plus elle hait ceux qui la disent!
* Son texte étant trop long, la rédaction l’a prié de le ramener aux dimensions fixées.
J’ai été le premier écologiste de la région et vice-président de l’Année européenne de l’environnement pour le Valais