Générations au travail: beaucoup d’encre a coulé!
Philosophes, sociologues, psychologues, journalistes, économistes, businessmen, marketers, publicitaires se sont penchés sur la génération Y (née entre 1977 et 1995), décortiquant ses valeurs, motivations, comportement, goûts et dégoûts; nous fournissant d'ailleurs parfois des analyses complètement contradictoires.
Le sujet est loin d'être épuisé et déjà ces mêmes experts s'attaquent à la génération Z (née à partir de 1996) qui pointe son nez. Alors que cette dernière préférerait, dans l'idéal, ne pas être nommée ou à la rigueur «génération bouc émissaire». C'est ce que révèle un sondage publié par The New York Times le week-end dernier. Que de bruit! A propos d'un sujet finalement, on ne peut plus intemporel et universel.
Pères et fils
Déjà les grands anciens se plaisaient à décrire la jeunesse en des termes peu élogieux: «Lorsque les pères s'habituent à laisser faire leurs enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte des paroles des pères, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves, et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux, l'autorité de rien, ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.» Platon (347 avant JC).
Pourtant, quoi de plus normal, lorsque l'on a 20 ou 30 ans que de vouloir se différencier de ses aînés, vivre avec son époque, embrasser la modernité, les nouvelles technologies, démontrer ses talents, investir toute son énergie dans une passion, mettre sa touche personnelle à une réalisation! Ce sont bien là les caractéristiques de cette étape de la vie. Inspirons-nous donc des Anglo-Saxons qui, depuis le début des années 2000, intègrent à leur gestion des ressources humaines la notion de life stages qui reconnaît que la motivation, l'énergie, les intérêts varient avec l'âge.
Recherche de sens
Plutôt donc que de passer au scanner une génération, lui coller une étiquette, l'enfermer dans une boîte et se creuser la tête pour savoir comment la séduire, la gérer, la retenir, ne serait-il pas plus judicieux de se poser la question de la place faite aux cinq générations (vétérans, baby-boomers, X, Y, Z) dans le monde professionnel? Puis d'y répondre en créant un environnement de travail et une culture qui privilégient la diversité, l'inclusion, la collaboration et l'épanouissement.
Finalement, ce que demandent les générations Y et Z n'est pas si extravagant: une mission qui ait du sens, des responsabilités, des projets variés, de la mobilité internationale, des formations, du temps libre plutôt que des augmentations salariales, des repas sains et équilibrés, des installations sportives… Ils attendent de nous le respect, la reconnaissance, l'écoute, la cohérence, l'exemplarité… Bref, l'excellence en management! Comme le World Economic Forum le recommande, un management bienveillant, condition sine qua non de la réussite en cette quatrième révolution industrielle.
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