Le Temps

Des fripes d’Emmaüs recyclées en créations

- VIRGINIE NUSSBAUM @VirginieNu­ss L’Annexe d’Emmaüs, route de Riddes 51, Sion, me 13h30-18h30, sa 9-12h et 13h-16h45 (de janvier à octobre), www.communaute-emmaus-sion-brocante.ch

Emmaüs, c'est un bric-à-brac de vaisselles dorées, de livres un peu cornés et de tables patinées. C'est aussi des montagnes de vêtements de seconde main qui sont déposés chaque semaine dans des sacs en vrac. Une fois ceux-ci triés, seuls les habits en bon état seront revendus au sein de la brocante. Quant aux tissus légèrement tachés, abîmés ou décousus, ils finissent tout simplement… à la poubelle. Enfin, non: pas à Sion. Depuis un an, l'équipe de L'Annexe récupère ces fripes orphelines pour les transforme­r en pièces de caractère. «L'impulsion est venue d'une bénévole d'Emmaüs Sion, qui a contacté l'Ecole de couture du Valais pour lui proposer de récupérer ces tissus dont on pouvait encore faire quelque chose», explique Anaïs Bottaro, jeune gérante de L'Annexe et couturière de formation. Un projet de collaborat­ion est lancé, et la boutique ouvre ses portes en février dernier.

Une fois par semaine, des étudiantes de l'école sierroise, âgées de 15 à 18 ans, se rendent donc à L'Annexe pour trier les arrivages et sélectionn­er les pièces qu'elles couperont, coudront et associeron­t pour créer de nouveaux vêtements originaux. C'est comme ça qu'une chemise d'homme aux manches abîmées devient une blouse féminine à dentelle et volants. Ou qu'un blazer au cuir usé est habillé d'une étoffe fleurie originelle­ment destinée à l'ameublemen­t. Des créations uniques, parfois excentriqu­es, parfois vintage, vendues juste à côté de l'entrepôt d'Emmaüs, dans une charmante boutique, hipster et cosy.

Rien ne se perd, tout se transforme. Ce concept a un nom: l'upcycling, ou comment recycler pour monter en qualité. «Cette tendance amène aussi à s'interroger sur l'origine de ce qu'on porte, à réfléchir à notre manière de consommer», souligne Anaïs Bottaro, qui dit lutter contre la fast-fashion et le diktat des collection­s. Sur chaque vêtement, une étiquette indique d'ailleurs, en plus du prix (oscillant entre 50 et 200 francs), le nom de l'apprentie couturière, les pièces utilisées et le nombre d'heures passées à la confection. Et pour ceux qui voudraient s'y essayer, L'Annexe propose des cours le samedi matin, destinés aux couturiers expériment­és comme aux débutants.

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