Silvio Berlusconi L’éternel revenant en reconquête
«Le fascisme est mort et enterré», lâche Silvio Berlusconi, quelques jours après le raid raciste de Macerata. Pourtant, ses héritiers lui ont permis d’arriver au pouvoir en 1994. Dans la coalition menée par le Cavaliere, il y a alors, outre la Ligue du Nord régionaliste d’Umberto Bossi, le Movimento sociale italiano. Cette formation est née en 1946 sur les cendres du régime fasciste.
Trois fois premier ministre, il est aujourd’hui inéligible à la suite d’une condamnation en 2013 pour fraude fiscale. Expulsé du Sénat, il reste à la tête de son parti, Forza Italia. Il est crédité d’environ 16% des intentions de vote dans les derniers sondages. Il obtenait plus de 21% lors des élections législatives il y a cinq ans. Le centre droit mené par Silvio Berlusconi a pu se relancer grâce, notamment, à la victoire de la coalition en Sicile l’an dernier, quand son candidat président a obtenu près de 40% des voix.
Le magnat de la presse «n’a jamais été fasciste», commente Eugenio Scalfari, ancien député socialiste et fondateur du journal La Repubblica. Il écrit sans détour qu’il ressemble à Mussolini. Il le perçoit dans leur désir commun de «conquête du pouvoir», dans «l’extrême flexibilité politique de leur comportement» et dans la fascination qu’ils exercent sur les Italiens. La ressemblance concerne selon le journaliste la «première période du [leader] fasciste, entre 1911 et 1921, quand Mussolini changeait continuellement de vestes, de lignes, d’alliances, de culture politique».
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