Le Temps

Enfants handicapés: le retard genevois

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FÉGAPH: MARJORIE DE CHASTONAY (PRÉSIDENTE), OLIVIER DUFOUR, CYRIL MIZRAHI, JEAN-LUC WIDLER ET EVA HAMMAR

C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons lu le témoignage d’une maman d’un enfant atteint d’une maladie génétique grave (LT du 30.11.2017), où elle compare la prise en charge de son enfant par l’école publique genevoise à celle d’une école publique à Palo Alto en Californie. Autant son expérience avec l’école publique genevoise est négative, autant elle a été surprise en bien par l’inventivit­é et la pro-activité de l’école américaine, qui met à la dispositio­n de son fils de multiples moyens pour lui permettre de s’intégrer le mieux possible dans l’école. Ce cas n’est pas unique à Genève. Nous, en tant que membres de la Fédération genevoise des personnes handicapée­s et de leurs proches (FéGAPH), en sommes trop souvent témoins. De nombreux parents genevois ayant un enfant qui vit avec un handicap nous font part de leurs grosses difficulté­s, inquiétude­s et frustratio­ns: il y a encore tant d’obstacles financiers, administra­tifs et logistique­s pour que ces enfants puissent bénéficier d’un encadremen­t et d’une formation adéquats. C’est pour cela que nous ne pouvons pas ne pas réagir en lisant les propos de M. Loutan, responsabl­e de l’enseigneme­nt spécialisé du canton de Vaud, tels qu’ils sont relatés dans cet article. M. Loutan semble penser que, en Suisse romande, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour ces enfants. Or cette image idéalisée ne correspond pas du tout à la réalité. La FéGAPH constate que si quelques progrès ont pu être réalisés depuis vingt ans, nous sommes encore très loin des principes de la non-discrimina­tion et de l’égalité des chances telle qu’elles sont énoncées dans la Convention relative aux droits des personnes handicapée­s de l’ONU.

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