Procès Cahuzac: l’auteur du montage raconte
L’avocat genevois auteur du montage qui a permis à l’ex-ministre de transférer des avoirs de Suisse vers Singapour était devant le Tribunal correctionnel de Paris
«C’est très simple»: au procès en appel de Jérôme Cahuzac, l’auteur de l’audacieux montage ayant permis le transfert des avoirs cachés en Suisse vers Singapour a décrit lundi des opérations «pas compliquées».
En 2016, le Tribunal correctionnel de Paris a qualifié l’ex-avocat genevois Philippe Houman de «cheville ouvrière» de l’évasion fiscale et l’a condamné à 1 an de prison avec sursis et à l’amende maximale de 375000 euros.
Hier, l’ancien avocat se retrouvait seul face aux juges avec Jérôme Cahuzac, qui a fait appel de sa condamnation à 3 ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment. La banque genevoise Reyl, qui hébergeait le compte de Cahuzac, comme son patron François Reyl ont, eux, renoncé à contester leur condamnation à l’amende maximale.
«La demande est simple: on me dit que M. Cahuzac souhaite ouvrir un compte à Singapour et on me demande si je peux constituer une société pour lui», relate Philippe Houman. Rien d’étonnant, les marchés asiatiques sont «en plein essor». «Jérôme Cahuzac est resté l’ayant droit économique» du compte, c’est-à-dire son bénéficiaire, martèle-t-il, réfutant avoir renforcé l’opacité des avoirs cachés depuis 1992 par l’ex-ministre au fisc français.
Le réquisitoire est attendu mardi.
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