Le conseil de Raiffeisen soutient son directeur général
Le président ad interim du conseil d’administration de Raiffeisen Pascal Gantenbein a confirmé vendredi son soutien à Patrik Gisel, le directeur général de l’établissement secoué par l’affaire Pierin Vincenz
En démissionnant jeudi soir avec effet immédiat de la présidence du conseil d’administration du troisième groupe bancaire helvétique, Johannes RüeggStürm assume sa responsabilité. Il contribue ainsi à faire la lumière sur le passé, tout en ouvrant la voie à un renouvellement et un rajeunissement de l’organe de surveillance, a déclaré Pascal Gantenbein vendredi devant la presse à Zurich.
Le président ad interim a précisé que Johannes Rüegg-Stürm a démissionné de son plein gré, sans aucune intervention du gendarme des marchés financiers (Finma). L’ex-président n’est pas visé par la procédure de la Finma, ni par l’enquête du Ministère public de Zurich.
Revenant brièvement sur sa démission, Johannes Rüegg-Stürm a indiqué qu’elle visait à démontrer qu’il assumait sa part de responsabilité.
Dans ce contexte, il est décisif qu’une personnalité indépendante et libérée du poids du passé mène la tâche visant à faire toute la lumière sur les faits qui concernent la banque, a ajouté Johannes Rüegg-Stürm.
Ayant rejoint le conseil d’administration après le départ de l’ancien directeur général de Raiffeisen, Pierin Vincenz, Pascal Gantenbein a souligné plusieurs fois qu’il ne disposait actuellement d’aucun élément mettant en cause le successeur de Pierin Vincenz, Patrik Gisel.
Dans une de ses rares interventions, Patrik Gisel s’est dit convaincu d’avoir mis en oeuvre le bon processus pour assurer la transparence. Le directeur général a réaffirmé n’avoir à aucun moment soupçonné des actes illicites. Les éléments qui sont apparus au grand jour reflètent les progrès réalisés en matière de gouvernance. Actuellement, cela ne pourrait plus se passer. En poste depuis octobre 2015, il a salué le travail entrepris pour faire la lumière sur les transactions effectuées par son prédécesseur.
Une tierce personne mandatée
Pascal Gantenbein a fait part de la volonté du conseil d’administration de faire appel à une tierce partie en vue d’enquêter sur l’ensemble des activités de la banque.
Pour mémoire, Pierin Vincenz fait l’objet d’une procédure pénale pour gestion déloyale. Patron de Raiffeisen de 1999 à 2016, il est actuellement en détention préventive. L’enquête fait suite à une plainte pénale déposée fin 2017 par l’émetteur de cartes de crédit Aduno, société contrôlée à 25% par la banque et que Pierin. Vincenz a présidé entre 1999 et 2017.
Aduno reproche notamment à Pierin Vincenz de s’être enrichi personnellement lors de plusieurs acquisitions, notamment celle d’Investnet, revendue depuis par Raiffeisen. Le Grison conteste ces accusations.
Par ailleurs, une procédure de la Finma est toujours en cours contre la banque. Celle-ci examine la gouvernance d’entreprise du groupe bancaire.
▅