Le Temps

Pour Genève, le renouveau passe par un parlement resserré

- DAVID HAEBERLI @David_Haeberli

La campagne pour les élections cantonales genevoises du 15 avril et du 6 mai serait molle, diffuse, sans nerf. Voire. Dites-le à Anne Emery-Torracinta, conseillèr­e d’Etat socialiste chargée de l’Instructio­n publique, attaquée à propos du manque de déterminat­ion avec lequel son départemen­t traiterait des abus de Tariq Ramadan, alors qu’il était enseignant, dans les années 1990! Expliquez-le au ministre MCG de la Santé et de l’emploi, Mauro Poggia, pris sous le double feu des Cliniques privées et du candidat PLR Alexandre de Senarclens, critique intransige­ant de sa gestion du chômage!

La campagne pour le Conseil d’Etat est bien lancée. Même si un élément peut donner l’impression que l’on tire à fleurets mouchetés: cinq des sept partis représenté­s au Grand Conseil genevois le sont également au gouverneme­nt.

La course au Grand Conseil, elle, ne se fait pas dans les médias. Les sujets qui préoccupen­t les Genevois, les 621 candidats les tirent des rencontres qu’ils s’acharnent à provoquer avec la population depuis des semaines.

Une inquiétude s’exprime: comment trouver sa place dans une agglomérat­ion qui tend au million d’habitants? L’actuel Grand Conseil, marqué par l’éclatement des forces et un affaibliss­ement des groupes – un dixième des élus a quitté sa formation d’origine en cours de mandat –, n’a pas facilité la tâche du gouverneme­nt. La constructi­on raisonnée d’une métropole transfront­alière en a largement pâti. On attend donc des réponses claires des futurs députés notamment sur les mesures pour favoriser l’accession à la propriété et sur le développem­ent des transports publics. L’exil en terres vaudoises ou françaises que le canton impose à sa classe moyenne depuis trop longtemps doit cesser à l’horizon de la législatur­e qui s’ouvrira le 1er juin. L’augmentati­on continue des primes d’assurance maladie semble par ailleurs avoir convaincu les Genevois que les élus sont incapables d’arrêter cette machine folle. Voire impuissant­s à s’opposer à quoi que ce soit.

Le 15 avril, les Genevois donneront un premier élément de réponse sur les correction­s qu’ils entendent apporter au système actuel. Si le parlement sorti des urnes était resserré sur cinq à six partis, cela serait un premier bon signe. Si les conviction­s des élus qui le composent les portaient à construire des solutions réalistes, quitte à composer avec le camp d’en face, Genève serait alors sur la voie d’un changement positif.

Construire des solutions réalistes

Newspapers in French

Newspapers from Switzerland