Pour Genève, le renouveau passe par un parlement resserré
La campagne pour les élections cantonales genevoises du 15 avril et du 6 mai serait molle, diffuse, sans nerf. Voire. Dites-le à Anne Emery-Torracinta, conseillère d’Etat socialiste chargée de l’Instruction publique, attaquée à propos du manque de détermination avec lequel son département traiterait des abus de Tariq Ramadan, alors qu’il était enseignant, dans les années 1990! Expliquez-le au ministre MCG de la Santé et de l’emploi, Mauro Poggia, pris sous le double feu des Cliniques privées et du candidat PLR Alexandre de Senarclens, critique intransigeant de sa gestion du chômage!
La campagne pour le Conseil d’Etat est bien lancée. Même si un élément peut donner l’impression que l’on tire à fleurets mouchetés: cinq des sept partis représentés au Grand Conseil genevois le sont également au gouvernement.
La course au Grand Conseil, elle, ne se fait pas dans les médias. Les sujets qui préoccupent les Genevois, les 621 candidats les tirent des rencontres qu’ils s’acharnent à provoquer avec la population depuis des semaines.
Une inquiétude s’exprime: comment trouver sa place dans une agglomération qui tend au million d’habitants? L’actuel Grand Conseil, marqué par l’éclatement des forces et un affaiblissement des groupes – un dixième des élus a quitté sa formation d’origine en cours de mandat –, n’a pas facilité la tâche du gouvernement. La construction raisonnée d’une métropole transfrontalière en a largement pâti. On attend donc des réponses claires des futurs députés notamment sur les mesures pour favoriser l’accession à la propriété et sur le développement des transports publics. L’exil en terres vaudoises ou françaises que le canton impose à sa classe moyenne depuis trop longtemps doit cesser à l’horizon de la législature qui s’ouvrira le 1er juin. L’augmentation continue des primes d’assurance maladie semble par ailleurs avoir convaincu les Genevois que les élus sont incapables d’arrêter cette machine folle. Voire impuissants à s’opposer à quoi que ce soit.
Le 15 avril, les Genevois donneront un premier élément de réponse sur les corrections qu’ils entendent apporter au système actuel. Si le parlement sorti des urnes était resserré sur cinq à six partis, cela serait un premier bon signe. Si les convictions des élus qui le composent les portaient à construire des solutions réalistes, quitte à composer avec le camp d’en face, Genève serait alors sur la voie d’un changement positif.
Construire des solutions réalistes