Les «indigents médiatiques»
La notion «d’indigents médiatiques» rapportée par Jean-Claude Domenjoz me conforte dans l’idée que la disparition de la presse écrite n’est pas du tout compensée par une prétendue information via les réseaux sociaux. Le journal papier nous expose un large éventail de titres, auxquels l’oeil ne peut échapper, même si le lecteur choisit ensuite l’article qui l’interpelle. Dans l’information numérique, c’est l’inverse. L’utilisateur choisit le sujet qui l’intéresse, et s’accole des oeillères pour le reste. Malheureusement, cette frange croissante de personnes qui n’ont pas goût à s’informer n’est pas composée que de gens qui n’en ont pas la capacité. Nombre de jeunes formés et établis zappent des informations pour se préserver dans un environnement qu’ils considèrent bien assez stressant pour eux. A l’heure où l’on déplore une perte de croyance dans les valeurs de la démocratie, c’est inquiétant. Du pain bénit pour les Orban et les Le Pen, voire les Assad, qui profitent de l’indifférence d’un Occident en déclin moral pour accomplir leur sale besogne. M. Domenjoz met en relief la responsabilité de l’école dans ce processus et souhaiterait un renforcement de l’éducation aux médias. Vrai, mais pas que… C’est surtout d’éducation à la citoyenneté dont il s’agit, qui inclut l’éducation aux médias. Ces 32% d’indigents mentionnés dans l’article sont des personnes à qui l’école n’a pas su insuffler la conscience que l’individu n’a pas que des droits, mais qu’il a aussi des devoirs. […]
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