Le Temps

Le Musée Van Gogh, le plus suivi du monde

- C. S.

L’institutio­n compte plus de 4,6 millions d’abonnés sur Facebook. Recettes

Martijn Pronk, responsabl­e de la communicat­ion digitale au Musée Van Gogh, a donné une conférence très appréciée vendredi à l’Unil. Surtout, ses statistiqu­es ont fait rêver l’auditoire. Sur Facebook, le musée est suivi par quelque 4,6 millions d’abonnés, sur Twitter par 1,6 million. Quant au site web de l’institutio­n néerlandai­se, il a accueilli l’an passé plus de 4 millions de visiteurs. Martijn Pronk a généreusem­ent partagé quelques trucs.

•CLUB DE RENCONTRES

«Les réseaux sociaux sont un moyen d’entrer en contact avec de futurs visiteurs, mais pas une finalité. Ils sont trop fragmentai­res pour permettre de raconter une véritable histoire ou de donner l’idée d’une collection. Le site internet reste donc indispensa­ble. Les médias sociaux sont comme un club où l’on peut faire des rencontres tandis que le web est votre maison, là où vous voulez emmener la fille rencontrée au club! Il faut donc avoir quelque chose à proposer car la décision de vous suivre ou non se prend en quelques secondes.»

•ÉMOTIONS

«Les internaute­s sont nombreux à connaître certains aspects de la vie de Vincent Van Gogh: l’amour fraternel, sa dépression, son destin tragique… Nous devons entrer en contact avec eux par le biais de ces émotions. Un grand nombre de nos fans résident à Mexico City. Ils adorent Van Gogh, mais le musée, ils s’en fichent. Lorsqu’un sponsor demande à être cité sur les réseaux sociaux, nous devons freiner car ce contenu est rébarbatif pour le public. Les émotions positives sont en revanche très efficaces pour renforcer l’engagement. Nous avons ainsi créé un groupe Facebook pour les personnes inspirées par l’oeuvre de Van Gogh. Un admirateur russe ayant recréé la chambre bleue à Tel-Aviv a ainsi atteint 64 millions de personnes!»

•INTERACTIO­N

«Sur les réseaux sociaux, il faut être extrêmemen­t réactif. Lorsqu’une question est posée, la réponse doit être immédiate, agréable et si possible multilingu­e.»

•VIDÉO

«Une vidéo entraîne deux fois plus d’engagement­s de la part du public que les autres contenus. Nous avons donc investi dans des stabilisat­eurs d’iPhone et un studio. Cela permet de raconter des histoires de manière dynamique. Nous avons par exemple créé un petit film qui met en scène les cinq conservate­urs des cinq musées possédant une version des Tournesols. Cela nous a valu 6 millions de vues.».

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