Le Temps

En Arménie, l’échec de Nikol Pachinian

Le parlement rejette la candidatur­e de l’opposant pour le poste de premier ministre

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Le parlement arménien a rejeté mardi pour le poste de premier ministre la candidatur­e de l’opposant Nikol Pachinian, qui avait promis quelques heures plus tôt un «tsunami politique» s’il n’était pas élu. Nikol Pachinian a tout de suite appelé au «blocage total» des routes, des trains et des aéroports dans le pays.

Sur les 100 députés ayant voté, 55 se sont exprimés contre Nikol Pachinian et 45 ont donné leur voix au chef de la contestati­on antigouver­nementale, dont des dizaines de milliers de partisans étaient réunis dans le centre d’Erevan.

Après plus de sept heures de débats et de discours, le Parti républicai­n, au pouvoir, avait prévenu que ses députés, qui disposent de 58 des 105 sièges de l’hémicycle, se prononcera­ient contre l’opposant.

Ce dernier a également subi deux défections au sein des trois groupes parlementa­ires qui lui avaient assuré leur soutien et qui devaient lui donner 47 voix.

«Une force politique qui a déclaré la guerre à son propre peuple s’est autodétrui­te. Le Parti républicai­n comme force politique n’existe plus, c’est un fantôme», a lancé Nikol Pachinian aux députés.

Sentant le vent tourner à la mi-journée, Nikol Pachinian avait appelé les Arméniens à sortir dans les rues, promettant un «véritable tsunami politique» si le Parti républicai­n faisait «dérailler» son élection.

«J’appelle tout le monde à descendre dans la rue car ils veulent une nouvelle fois voler la victoire du peuple», avait-il lancé devant les députés.

Plusieurs dizaines de milliers de manifestan­ts continuaie­nt de battre le pavé sur la place de la République, au coeur d’Erevan, pour soutenir l’opposant.

«Personne ne peut vous voler votre victoire. Attendez-moi, je viens vite vous rejoindre», a-t-il déclaré devant les députés, dans un discours retransmis sur la place sur un écran géant.

Depuis le 13 avril, l’Arménie est plongée dans une crise politique sans précédent: des manifestat­ions de plusieurs dizaines de milliers d’opposants ont provoqué le 23 avril la démission de Serge Sarkissian, qui venait d’être élu premier ministre six jours auparavant par les députés, après avoir été le chef de l’Etat pendant dix ans.

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