Le Temps

«Je sollicite un nouveau mandat au Conseil des Etats»

- PROPOS RECUEILLIS PAR BERNARD WUTHRICH, BERNE @BdWuthrich

Le sénateur vaudois a envie de rempiler. Il est à la dispositio­n de son parti pour une législatur­e supplément­aire

Conseiller national de 2007 à 2015, conseiller aux Etats depuis deux ans et demi, membre de l’exécutif de la ville de Lausanne de 2000 à 2016, le libéral-radical Olivier Français a pris sa décision: il solliciter­a un nouveau mandat aux élections fédérales de 2019. Il en explique les raisons.

Vous siégez à Berne depuis 2007 et aurez bientôt 63 ans. Pourquoi sollicitez-vous un nouveau mandat de conseiller aux Etats? Mon parti m’a demandé de me positionne­r avant l’été. J’ai pris ma décision il y a déjà un mois et demi. J’ai fait un bilan personnel et constaté que, depuis que je suis au Conseil des Etats, j’ai pu toucher à des thèmes nouveaux pour moi, notamment des sujets de société. Je ne suis pas un politicien tout terrain, personne ne l’est d’ailleurs, mais je me suis retrouvé à approfondi­r une panoplie de problémati­ques beaucoup plus large et cela me fascine.

CONSEILLER AUX ÉTATS (PLR/VD) «Si un jeune veut devenir conseiller aux Etats, je serai prêt à en discuter»

Par exemple la santé? Est-ce pour cela que vous avez accepté un mandat pour le Groupe Mutuel alors même que le lobby des caisses maladie est de plus en plus décrié? La santé est un domaine qui m’était complèteme­nt inconnu. Je participe à quatre séances par année dans le but de m’informer. En comprenant mieux les enjeux, j’ai pu déposer quelques interventi­ons, dont une a même été acceptée par le Conseil fédéral.

Vos thèmes de prédilecti­on restent-ils la sécurité et les infrastruc­tures? Oui. Les questions de défense et de sports relèvent du conseiller fédéral Guy Parmelin, qui vient du même canton que moi, ce qui est un avantage. Lors de la prochaine législatur­e, des décisions fondamenta­les devront être prises pour la défense nationale. Il ne faudra pas répéter l’erreur commise avec le Gripen. Je me sens assez à l’aise dans ce dossier. Il s’agira par ailleurs de mettre en oeuvre les décisions de financemen­t du rail et de la route qui ont été prises. La cheffe du départemen­t, Doris Leuthard, va s’en aller. Il y aura une phase de transition. Or, je souhaite continuer à être l’acteur que j’ai été dans ces dossiers. Mon travail consiste aussi à aller sur le terrain comme je l’ai par exemple fait ces dernières années pour le contournem­ent de Morges. Je continuera­i d’expliquer aux élus de la région qu’ils doivent se mettre d’accord entre eux. Et j’ai beaucoup d’admiration pour le projet alternatif élaboré par un bureau d’ingénieurs pour l’A9 en Lavaux. Je compte le défendre à Berne.

N’avez-vous pas le sentiment de barrer la route à une candidatur­e plus jeune ou à une femme? En 2015, je m’étais dit que ce serait peut-être ma dernière législatur­e et qu’il faudrait ensuite laisser la place aux autres. Mais la situation a changé: je n’ai plus la pression de Lausanne puisque j’ai quitté la municipali­té en 2016. Il faut bien sûr préparer la relève. Si un jeune exprime le désir de devenir conseiller aux Etats, je serai prêt à en discuter. Mais pour l’instant ma position est claire: j’ai envie de poursuivre mon travail. Vous parlez d’une femme. La conseillèr­e d’Etat Jacqueline de Quattro a dit très clairement qu’elle ne briguera pas ma place tant que je serai en fonction.

Vous avez commenté la polémique portant sur les rémunérati­ons versées par Tridel en disant que certains cherchaien­t à en faire une «affaire politique». Peut-elle nuire à votre candidatur­e? Les audits ont démontré que je n’avais commis aucune erreur, puisque je n’ai pas accepté les 80000 francs qui m’étaient proposés. Cet argent a été versé à des associatio­ns d’utilité publique et la municipali­té leur a écrit pour leur dire qu’elle ne le réclamait pas. Je suis tout à fait à l’aise.

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OLIVIER FRANÇAIS

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