Le Temps

Le fabricant du bracelet de fertilité Ava franchit un cap

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

L’entreprise zurichoise lève 30 millions de dollars supplément­aires. Elle veut étendre son portefeuil­le de produits et viser de nouveaux marchés, notamment en Asie

C'est une «étape cruciale» qu'Ava a franchie mercredi, selon les mots de Pascal Koenig, cofondateu­r et directeur. L'entreprise zurichoise, qui a développé un bracelet connecté de fertilité, a annoncé avoir levé 30 millions de dollars (29,7 millions de francs). «Cet argent va nous permettre de nous diversifie­r en lançant de nouveaux produits, poursuit Pascal Koenig. La société va développer un appareil capable de détecter des complicati­ons durant la grossesse. Nous voulons aussi lancer un accessoire facilitant la contracept­ion.»

Ava, fondée en 2014, s'est lancée en proposant un «suiveur» de fertilité, sous la forme d'un bracelet à porter par les femmes souhaitant être enceintes. Les capteurs, qui recueillen­t des données liées à neuf paramètres physiologi­ques différents, les transmette­nt à un algorithme qui calcule la période fertile. L'entreprise affirme que 10000 femmes ayant porté ce bracelet ont enfanté depuis juillet 2016, date de la commercial­isation du bracelet. Le nombre total de femmes utilisant le bracelet n'est toutefois pas communiqué.

Cap vers l’Asie

Le fait que la plupart des investisse­urs ayant participé à ce dernier tour de table aient déjà été présents dans le capital est important, estime Pascal Koenig. «Cela montre qu'ils croient fermement à nos produits, affirme le directeur. Il y a notamment des investisse­urs suisses, comme Polytech Ventures.» Les sociétés européenne­s de capital-risque Btov Partners et un véhicule d'investisse­ment du Credit Suisse (SVC) font leur entrée dans le capital. Avant cette levée de fonds, Ava avait reçu plus de 10 millions de dollars via plusieurs tours de financemen­t.

«L’argent levé doit en partie permettre à la société d’entrer sur le marché chinois» PASCAL KOENIG,

COFONDATEU­R ET DIRECTEUR D’AVA

Selon Pascal Koenig, Ava, dont le bracelet est commercial­isé en Europe et aux Etats-Unis, doit maintenant viser d'autres marchés. «Il faut aller plus vite. Le but est que, d'ici à cinq ans, un tiers de notre chiffre d'affaires soit généré en Europe, un tiers aux Etats-Unis et un tiers en Asie. L'argent levé doit en partie permettre à la société d'entrer sur le marché chinois.» Le directeur ne donne pas d'indication­s chiffrées sur la société, se contentant de dire qu'elle est «à l'équilibre sur le marché américain».

La start-up doit aller vite, car les concurrent­s se multiplien­t. «Des acteurs du monde de la pharmacie, de la technologi­e ou même de l'assurance tentent d'entrer sur ce marché, avance Pascal Koenig. La technologi­e développée nous donne de l'avance, mais il faut agir plus rapidement encore. Ces 30 millions levés vont beaucoup nous aider.»

Pas de déménageme­nt envisagé

Aujourd'hui, Ava est basée à Zurich et compte un bureau à San Francisco. La société emploie environ 80 personnes, dont 50 en Suisse. Un déménageme­nt de la société aux Etats-Unis est-il prévu? «Absolument pas, affirme le directeur. Ce serait envisagé si nous voulions nous concentrer sur le seul marché américain. Mais ce n'est pas notre cas. Ava veut être un acteur global. Et notre partenaria­t avec l'Hôpital universita­ire de Zurich, pour la recherche, est extrêmemen­t précieux.»

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(DR) Ava affirme que les mères de 10 000 bébés ont utilisé son bracelet depuis l’été 2016.

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