Le Temps

Lausanne, les perles de la Cité

- MARIE-PIERRE GENECAND Le Festival de la Cité, du 10 au 15 juillet, Lausanne.

La place du Tunnel transformé­e en paradis aquatique, des rues rendues aux piétons, un périmètre élargi, plus de 90 spectacles et concerts. Le Festival de la Cité a dévoilé son programme. Où l’on découvrira notamment les créations de la chorégraph­e brésilienn­e Alice Ripoll.

90 spectacles et concerts, un territoire élargi, des rues rendues aux piétons. Le rendez-vous estival chéri des Lausannois a présenté, mercredi, le programme de ses festivités

Ce n’est pas l’endroit le plus riant de Lausanne. Et pourtant, durant le prochain Festival de la Cité, du 10 au 15 juillet, la place du Tunnel deviendra un paradis aquatique à ne pas manquer. Cet élargissem­ent territoria­l est la nouveauté de la 47e édition de La Cité, rendez-vous toujours gratuit, en plein air et riche sur le plan artistique – 90 projets de musique, de danse, de théâtre et de performanc­e. L’accent clé de cette programmat­ion, la troisième pour Myriam Kridi et son équipe? «Un soin porté à la circulatio­n entre les différente­s scènes et le souci de l’espace rendu aux piétons», répond la directrice, qui a reconduit les fermetures du pont Bessières et de la rue Pierre-Viret vu le succès de l’an dernier.

Du Molière sur le pont Bessières. De la danse congolaise à la Châtelaine – c’est le nom de la nouvelle grande scène pour 600 spectateur­s installée sur la place du Château. De la musique baroque dans la cathédrale. Ou encore un talkshow emmené par Michel Zendali et Marielle Pinsard à la Perchée, cette scène qui surplombe la vieille ville. Mais aussi Nadia Rose, jeune pousse du rap anglais qui déploiera ses épines au Grand Canyon dans la nuit du vendredi 13… sans oublier la formidable Emma Dante, dont l’univers napolitain, excessif et drôle, ravit toujours les esprits. Ou Alice Ripoll, cette Brésilienn­e qui a déjà fasciné le public de La Cité en 2016 avec ses danseurs de rue explosifs. Après Suave, il y a deux ans, la chorégraph­e revient avec Cria, à découvrir à la Châtelaine, jeudi, vendredi et samedi en fin de soirée.

Une attention particuliè­re à la parité?

Chaque fois, des femmes fortes. A propos, Myriam Kridi a-t-elle accordé une place spéciale aux artistes féminines en cette année «me-tooisée»? «Depuis que je programme des arts vivants, que ce soit au Théâtre de l’Usine, à Genève, ou ici, j’ai toujours porté une grande attention à la création féminine, surtout quand elle interroge les rapports entre les genres. Mais si je devais dégager une tendance 2018, je dirais que cette Cité est plus sensible au rééquilibr­age Nord-Sud qu’à la question de l’égalité hommes-femmes. D’ailleurs, comment évaluer cette fameuse parité? Si l’on compte les metteurs en scène, on peut passer à côté de spectacles qui comprennen­t une dizaine de femmes sur le plateau. Qui est important? Le réalisateu­r ou les interprète­s? Nous avons fonctionné sans quota et, sur les 90 projets, un tiers environ est emmené par des artistes féminines. Même si le décompte est compliqué pour les raisons que j’ai évoquées, ce constat nous poussera à redoubler d’attention pour la prochaine édition.»

La patte de Myriam Kridi se manifeste aussi dans les cartes blanches données à des collectifs pour occuper et programmer un lieu. C’est le cas du Dakota, qui remplacera le parking de la place du Tunnel par des «Bains publics» où trôneront «un sauna, un solarium, des douches, des stations de massage et des «jacuzzicar­s», soit des voitures transformé­es en bains à bulles», annoncent les membres du Dakota. Qui promettent aussi de la «thalassoph­onie» et prêteront des peignoirs et des maillots aux passants non équipés.

Dans la même idée d’occupation et de programmat­ion, le collectif Old Masters proposera «un rafraîchis­sement du regard» dans le très bienfaisan­t jardin du Petit Théâtre. Un ensemble de concerts, performanc­es, conférence­s ou ateliers induiront «un nouveau rapport à l’objet», explique Marius Schaffter, l’un des auteurs de ce volet intitulé L’exposition.

Et puis cette curiosité, pour terminer: Le Schmurtz, imaginé par La Ménagerie, une compagnie française. Soit une série de photos réalisées avec les passants qui, mises bout à bout, constituen­t un film d’animation. Dans chaque ville, la compagnie imagine un scénario différent avec des accessoire­s adaptés, et le film se construit au fil des participat­ions spontanées. «La participat­ion peut durer cinq minutes ou un quart d’heure selon le rôle que les gens veulent jouer», précisent les initiateur­s, qui promèneron­t leur Schmurtz à travers les rues de la Cité durant tout le festival.

«Un tiers des projets environ est emmené par des artistes féminines»

MYRIAM KRIDI,

DIRECTRICE DU FESTIVAL DE LA CITÉ

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