La Suisse ne peut accueillir que deux parcs nationaux
Touchant les Grisons et le Tessin, 17 communes et des habitants de trois langues, le parc national Adula a multiplié les obstacles, qui ont probablement entraîné son échec en 2016. Plus petit et moins complexe, le projet de Parc national du Locarnese (PNL) réunit les maires des huit communes concernées dans un même canton et une même langue.
Comment l’équipe du PNL s’est-elle préparée pour répondre aux mêmes oppositions qu’a rencontrées Adula? Samantha Bourgoin, cheffe de projet, explique que l’équipe a travaillé en «contact étroit avec les autorités et acteurs locaux, développant plus de 153 projets pilotes». Pour satisfaire aux demandes qui se sont exprimées, «des exceptions ont été négociées avec l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), puis incorporés dans la Charte du Parc».
Pas de plan B
Carlo Ossola, collaborateur scientifique responsable des parcs à l’OFEV, confirme: «Les artisans du projet PNL et le canton ont fait de constants aller-retours avec les services fédéraux pour vérifier chaque détail du dossier afin qu’il remplisse les conditions légales.» Aux critiques qui considèrent que la lente marche du dossier est signe de faiblesse, Carlo Ossola rappelle que le processus de création d’un parc est très long: «Le projet du PNL est précis et est l’un des plus sensibles aux besoins de ses habitants qui existent.»
Si ce second parc national est refusé, il n’y a pas d’autres projets prévus. «Dans les Alpes, il est rare de rencontrer une nature aussi belle et intacte, ainsi que des communes à même de créer un projet de qualité. En 2007, en encourageant la création de parcs démocratiques de nouvelle génération, nous savions qu’il n’y avait en Suisse que le potentiel pour deux parcs nationaux», précise Carlo Ossola.
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