Le Temps

La Suisse vice-championne du monde de la compétitiv­ité

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Contre tout pronostic sportif, un classement basé sur des notations macroécono­miques propriétai­res suggère que la Suisse pourrait bien atteindre la finale

Avec le coup d’envoi dans quelques jours de la Coupe du monde de la FIFA en Russie, le moment est venu d’organiser notre désormais traditionn­el tournoi parallèle. Tout en reprenant le calendrier officiel pour la phase de groupes, ce classement évalue la force relative des 32 pays en lice en leur attribuant un score propre qui déterminer­a la suite de leur parcours au gré des rencontres directes. Même s’il peut paraître souvent surprenant au premier abord, le pronostic final n’est en fin de compte que rarement improbable sportiveme­nt parlant.

Nos notations de compétitiv­ité nationale Decalia combinent différents critères répartis en quatre catégories d’importance égale, comprenant pour chaque pays la macroécono­mie, la corruption et innovation, le risque de marché et le classement FIFA officiel.

La Russie et l’Argentine sorties d’entrée

Plus précisémen­t, alors que notre évaluation macro prend en compte des données objectives, telles que la croissance du PIB, l’inflation et l’indice de la performanc­e économique, notre notation corruption et innovation adopte une approche plus qualitativ­e incluant l’indice de perception de la corruption calculé par Transparen­cy Internatio­nal et l’indice mondial de l’innovation publié par l’Université Cornell, l’Institut européen d’administra­tion des affaires (INSEAD) et l’Organisati­on mondiale de la propriété intellectu­elle.

Enfin, notre évaluation du risque de marché pour chaque pays tient compte notamment des credit default swaps [CDS, l’équivalent d’une assurance sur des actifs financiers, ndlr], de la volatilité et performanc­e des actions domestique­s, ainsi que de la volatilité des devises. La combinaiso­n de ces quatre catégories fournit alors un score global pour chaque pays, qui est utilisé afin de déterminer le vainqueur de chaque rencontre du tournoi.

Les règles de la Coupe du monde Decalia ayant été fixées, place aux matchs! En phase de poule, les 32 équipes se sont valeureuse­ment affrontées dans un début de compétitio­n pour le moins spectacula­ire, mais seuls 16 pays pouvaient demeurer: l’Uruguay, l’Espagne, le Danemark, la Croatie, la Suisse, la Suède, la Belgique, le Japon, le Portugal, l’Arabie Saoudite, l’Islande, la France, l’Allemagne, le Brésil, la Pologne et l’Angleterre. A noter que le pays hôte, la Russie, a été éliminé après n’avoir remporté qu’un seul match (contre l’Egypte), tout comme l’Argentine de Lionel Messi, ce qui ne manquera pas de faire sourciller les amateurs du ballon rond.

Le Danemark meilleur que l’Espagne

A l’exception du Brésil, qui n’était pas loin de réitérer sa performanc­e catastroph­ique de 2014 contre l’Allemagne, le premier tour de la phase d’éliminatio­n directe n’a finalement offert que peu de vraies surprises d’un point de vue sportif. En effet, la plupart des équipes dites favorites ont progressé au stade suivant alors que la Suisse, aidée par son meilleur classement FIFA, a battu de justesse la Suède aux tirs au but.

En quart de finale, le Danemark a fait sensation en battant l’Espagne 2-1 grâce à ses meilleurs scores de corruption et risque du marché. Pendant ce temps, la Suisse s’est également faufilée en demi-finale aux dépens de la Belgique grâce à son meilleur indice d’innovation notamment.

Le monde du football était ainsi prêt à accueillir des demi-finales passionnan­tes, avec le Danemark et la Suisse atteignant pour la première fois ce niveau de la compétitio­n. Après un match serré et néanmoins spectacula­ire, c’est finalement la Suisse qui remporte la victoire à l’arraché (3-2), tandis que l’Allemagne de son côté bat plutôt aisément le Portugal (3-1).

La Suisse ouvre le score en finale

Le grand jour est enfin arrivé! En cette soirée de juillet, dans le chaudron surchauffé du Stade Luzhniki de Moscou, la finale de la Coupe du monde Decalia 2018 voit la «Nati» du challenger suisse défier le tenant du titre actuel, l’insatiable «Mannschaft» allemande. Les hymnes nationaux sont chantés fièrement tandis que les larmes d’émotion coulent déjà sur les joues des fans.

Hélas, malgré un début de match prometteur de la Suisse qui a ouvert le score rapidement grâce à son avantage sur le plan de la corruption et innovation, le suspense s’est finalement révélé de courte durée. En effet, profitant de sa plus grande expérience mais aussi aidée par son meilleur score macro et classement FIFA, l’Allemagne revient vite dans la partie pour finalement s’imposer 4-2 dans ce qui sera une finale mémorable pour tous.

Une fois de plus, comme le rappelait non sans ironie l’ex-joueur anglais Gary Lineker en 1990 déjà: «Le football est un jeu simple: 22 hommes courent derrière un ballon pendant 90 minutes et à la fin, les Allemands gagnent toujours.» Et cette remarque ne semble pas seulement se vérifier sur le terrain sportif…

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DAMIEN WEYERMANN SENIOR PORTFOLIO MANAGER, DECALIA ASSET MANAGEMENT

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