Alex Vizorek en clôture de Morges-sous-Rire
HUMOUR Le Belge présente à Morges-sous-Rire son premier one-man-show, «Alex Vizorek est une oeuvre d’art», qu’il joue depuis maintenant huit ans. C’est après des études commerciales puis un cursus en arts dramatiques que l’humour est venu à lui
L’humoriste et chroniqueur belge est partout: à la radio sur France Inter, à la télévision dans l’émission Salut les Terriens! de Thierry Ardisson, en tournée depuis huit ans avec son premier seul-en-scène, Alex
Vizorek est une oeuvre d’art. Un spectacle qui a forcément beaucoup évolué depuis sa création, et qu’il présente samedi soir en clôture du festival Morges-sous-Rire.
Alex Vizorek est partout. On l’entend sur France Inter, on le voit sur C8 dans l’émission Salut les Terriens! de Thierry Ardisson et on l’applaudit sur scène. Présenté samedi dans le cadre du festival Morges-sous-Rire, quelques mois après une représentation à Genève, son one-man-show Alex Vizorek est une oeuvre d’art est en tournée depuis… 2010! Alors oui, forcément, le spectacle a beaucoup évolué depuis sa création. «Je suis meilleur aujourd’hui, ce qui est déjà pas mal», commence par se marrer le Belge lorsqu’on lui parle de la longévité de ce premier seul-en-scène. «J’essaye de régulièrement y ajouter de petites choses en lien avec l’actualité et l’endroit où je joue. Ceux qui l’ont déjà vu il y a quelques années auront du plaisir à le revoir.»
Les fidèles du Montreux Comedy Festival ont pu en voir différents extraits lors de ses nombreux passages dans les galas d’une manifestation qui a beaucoup oeuvré à le faire connaître. Il y a notamment présenté un sketch sur les cymbales, ou un autre où il est question d’arte povera, de John Cage et de Kasimir Malevitch. Car l’humour d’Alex Vizorek, c’est du sérieux, parfois. Mais là où un Fabrice Luchini, dont il admire la verve oratoire comme son immense culture, promet à son public de rire en apprenant quelque chose, il fait la proposition inverse: apprendre quelque chose en riant.
Rire de tout ou presque L’humoriste et chroniqueur aime également l’exercice de la revue de presse, partir d’articles publiés, et particulièrement de faits divers incroyables, pour mieux les tourner en dérision. «Toute actualité peut-elle être prétexte à faire rire? Je pense que oui, mais certaines le sont quand même beaucoup moins que d’autres. J’ai un peu de difficulté à partir du décès malheureux d’inconnus qui n’ont rien demandé et se retrouvent dans la presse. Car je sais que, potentiellement, la famille pourrait m’entendre. Par contre, une mort idiote à l’autre bout de la planète, j’en parle volontiers. De même, je me sens autorisé de rire de ceux qui ont choisi de se mettre en avant dans les médias, et parfois même d’être dur avec eux.»
C’est grâce à son spectacle qu’Alex Vizorek a été happé par la radio, puis grâce à la radio que la télévision l’a recruté. Et finalement, la télévision lui permet de remplir dorénavant les salles dans lesquelles il se produit. «Etre sur scène, c’est presque les vacances: je sais que je vais m’amuser avec des gens qui ont payé pour venir me voir en spectacle. Toutes les conditions sont réunies pour passer une bonne soirée. Tandis que chez Ardisson, quand j’arrive avec ma chronique, il y a du stress, je dois être très concentré.» S’il maîtrise aussi bien la scène, ce n’est pas un hasard: après des études de gestion puis de journalisme en Belgique, il a suivi, à Paris, le Cours Florent. A la fin de son cursus en arts dramatiques, il s’inscrit à une option one-man-show. C’est la révélation: «Je me suis rendu compte que quand j’écrivais mes textes, les gens m’écoutaient beaucoup plus que quand j’étais simplement comédien.»
Sur France Inter, le Belge est en bonne compagnie, entre sa compatriote Charline Vanhoenacker et les Suissesses Marina Rollman et Christine Gonzalez, recrutées dans la foulée du succès de Thomas Wiesel. «Je crois que les Français, à un moment, ont eu un problème avec eux-mêmes. Il s’agit d’une société qui se regarde beaucoup le nombril, mais ils se sont dit que, peut-être, ce serait bien que quelqu’un d’autre parle d’eux. Ce qui est une grande preuve d’ouverture puisque, pendant longtemps, ils pensaient qu’ils s’auto-suffisaient. Les Belges et les Suisses, on est un peu des petits frères. On les a beaucoup observés, on connaît leurs qualités et leurs défauts, et on est contents quand on peut leur mettre des bâtons dans les roues… Après, ils ont assez de talent chez eux; donc si on n’était pas bons, ils nous renverraient chez nous!» ▅ Alex Vizorek est une oeuvre d’art, Morges-sous-Rire, samedi 16 juin à 19h (Chapiteau).