Firmenich a créé un laboratoire numérique à l’EPFL
PARFUMERIE Le groupe genevois, numéro deux mondial de la parfumerie fine et des arômes, crée un laboratoire numérique à l’EPFL. Composé d’une vingtaine de chercheurs, le D-Lab ambitionne d’«accélérer» et de personnaliser la créativité grâce à l’intelligence artificielle
La parfumerie se met aussi à l’intelligence artificielle. Le géant genevois Firmenich, basé à Meyrin-Satigny, inaugure un laboratoire numérique dédié à «l’augmentation de sa créativité» dans l’élaboration de parfums et autres senteurs, selon un communiqué rédigé fin juillet. Ce D-Lab, en partenariat avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), est composé d’une vingtaine de collaborateurs de Firmenich et accueillera des visites d’experts.
Directeur opérationnel du numéro deux mondial de la parfumerie fine et des arômes, Gilbert Ghostine joue le couplet numérique jusqu’au bout. «Depuis notre création comme start-up il y a 123 ans, notre moteur de croissance a toujours été de pousser les limites de la science et de la technologie», explique-t-il, cité par communiqué.
Les créateurs et l’IA
L’intelligence artificielle (IA) et ses algorithmes ouvrent donc de nouvelles perspectives. Ils ne remplaceront pas pour autant les «nez» et autres spécialistes de Firmenich. Ce seront les créateurs du groupe qui détermineront les paramètres servant de base à l’élaboration des formules. «La touche humaine est indispensable pour créer une émotion authentique et durable. Sans direction artistique, et vision humaine, l’expérience digitale a peu de sens», précise Gilbert Ghostine au Temps.
L’apprentissage automatique et la capacité mémorielle des machines devraient permettre d’accélérer le processus créatif mais aussi de proposer davantage de créations personnalisées, adaptées aux désirs des clients. «Ceci devrait ouvrir un nouveau champ de possibilités et ainsi beaucoup d’activités pour nos parfumeurs et aromaticiens partout dans le monde», espère Gilbert Ghostine.
Longue relation avec l’EPFL
Firmenich – qui revendique toucher chaque jour plus de trois milliards de consommateurs – n’est toutefois pas en mesure de préciser quels types de senteurs seront concernés. «Avec l’ouverture de notre D-Lab, nous commençons l’expérimentation, rappelle son directeur général. L’avenir nous dira ce qu’il en est.»
Firmenich évoque l’EPFL comme un «partenaire de longue date», situé – tout comme la Faculté des sciences de l’Université de Genève – au coeur du réseau d’innovation de l’Arc lémanique. Soit à proximité de son pôle principal de recherche et développement mondial.
Avant le D-Lab, le groupe avait déjà créé à l’EPFL une chaire dédiée aux neurosciences. Mais «ces programmes sont indépendants», répond Gilbert Ghostine, en précisant que de nombreux autres projets sont en cours avec l’institution.
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Si l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives, elle ne remplacera pas pour autant les «nez»