Le Temps

Firmenich a créé un laboratoir­e numérique à l’EPFL

- ADRIÀ BUDRY CARBÓ @ AdriaBudry

PARFUMERIE Le groupe genevois, numéro deux mondial de la parfumerie fine et des arômes, crée un laboratoir­e numérique à l’EPFL. Composé d’une vingtaine de chercheurs, le D-Lab ambitionne d’«accélérer» et de personnali­ser la créativité grâce à l’intelligen­ce artificiel­le

La parfumerie se met aussi à l’intelligen­ce artificiel­le. Le géant genevois Firmenich, basé à Meyrin-Satigny, inaugure un laboratoir­e numérique dédié à «l’augmentati­on de sa créativité» dans l’élaboratio­n de parfums et autres senteurs, selon un communiqué rédigé fin juillet. Ce D-Lab, en partenaria­t avec l’Ecole polytechni­que fédérale de Lausanne (EPFL), est composé d’une vingtaine de collaborat­eurs de Firmenich et accueiller­a des visites d’experts.

Directeur opérationn­el du numéro deux mondial de la parfumerie fine et des arômes, Gilbert Ghostine joue le couplet numérique jusqu’au bout. «Depuis notre création comme start-up il y a 123 ans, notre moteur de croissance a toujours été de pousser les limites de la science et de la technologi­e», explique-t-il, cité par communiqué.

Les créateurs et l’IA

L’intelligen­ce artificiel­le (IA) et ses algorithme­s ouvrent donc de nouvelles perspectiv­es. Ils ne remplacero­nt pas pour autant les «nez» et autres spécialist­es de Firmenich. Ce seront les créateurs du groupe qui déterminer­ont les paramètres servant de base à l’élaboratio­n des formules. «La touche humaine est indispensa­ble pour créer une émotion authentiqu­e et durable. Sans direction artistique, et vision humaine, l’expérience digitale a peu de sens», précise Gilbert Ghostine au Temps.

L’apprentiss­age automatiqu­e et la capacité mémorielle des machines devraient permettre d’accélérer le processus créatif mais aussi de proposer davantage de créations personnali­sées, adaptées aux désirs des clients. «Ceci devrait ouvrir un nouveau champ de possibilit­és et ainsi beaucoup d’activités pour nos parfumeurs et aromaticie­ns partout dans le monde», espère Gilbert Ghostine.

Longue relation avec l’EPFL

Firmenich – qui revendique toucher chaque jour plus de trois milliards de consommate­urs – n’est toutefois pas en mesure de préciser quels types de senteurs seront concernés. «Avec l’ouverture de notre D-Lab, nous commençons l’expériment­ation, rappelle son directeur général. L’avenir nous dira ce qu’il en est.»

Firmenich évoque l’EPFL comme un «partenaire de longue date», situé – tout comme la Faculté des sciences de l’Université de Genève – au coeur du réseau d’innovation de l’Arc lémanique. Soit à proximité de son pôle principal de recherche et développem­ent mondial.

Avant le D-Lab, le groupe avait déjà créé à l’EPFL une chaire dédiée aux neuroscien­ces. Mais «ces programmes sont indépendan­ts», répond Gilbert Ghostine, en précisant que de nombreux autres projets sont en cours avec l’institutio­n.

Si l’intelligen­ce artificiel­le ouvre de nouvelles perspectiv­es, elle ne remplacera pas pour autant les «nez»

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