Le Temps

Réforme de la Coupe Davis: le projet divise

- LIONEL PITTET @lionel_pittet

L’assemblée générale de la Fédération internatio­nale de tennis se prononce ce jeudi sur le projet de refonte de la mythique épreuve. Enjeux

La Coupe Davis entrera-t-elle dans une nouvelle ère dès l'an prochain? Réunis en assemblée générale à Orlando (Floride) cette semaine, les membres de la Fédération internatio­nale de tennis s'apprêtent à trancher quant à l'avenir de la mythique compétitio­n par équipes, créée en 1900. Il faudra les deux tiers des 144 suffrages exprimés pour valider un projet de réforme qui, depuis des mois, divise le monde de la petite balle jaune.

Le projet

Jusqu'à aujourd'hui, la Coupe Davis mettait chaque année aux prises les sélections nationales sur trois week-ends de trois jours répartis pendant l'année. Devant le défi de les caser dans un agenda déjà très rempli, beaucoup des meilleurs joueurs du monde ont renoncé à participer ces dernières années, privilégia­nt leur carrière personnell­e et mettant à mal l'attractivi­té générale de la vénérable épreuve collective.

Pour y remédier, le projet de la Fédération internatio­nale de tennis propose une compétitio­n ramassée sur une semaine en clôture de saison, au mois de novembre. Elle impliquera­it 18 équipes réunies sur terrain neutre (fin de l'avantage de jouer à domicile) et ne disputant plus que trois matchs (deux simples, un double) au lieu de cinq. Ce nouveau format serait une aubaine financière pour les joueurs et les fédération­s, qui y gagneraien­t beaucoup plus d'argent.

Les partisans

La Fédération internatio­nale de tennis pousse naturellem­ent pour le projet qu'elle a développé, largement soutenue par de puissants acteurs. La Fédération française de tennis – l'une des cinq organisati­ons pesant le plus dans le scrutin – soutient la réforme, tout comme plusieurs joueurs actuels et anciennes stars. Novak Djokovic, ancien numéro 1 mondial, trouverait la Coupe Davis new look «fantastiqu­e». Roger Federer, lui, plaide pour une réforme sans prendre position sur ses contours. Enfin, trois des tournois du Grand Chelem ont officielle­ment apporté leur appui au projet. Seul l'Open d'Australie fait exception.

Les détracteur­s

Si la réforme ne fait pas l'unanimité, c'est parce que, en parallèle, l'ATP (qui organise le circuit profession­nel masculin) est en passe de relancer la Coupe du monde par équipes. Abandonnée en 2012, elle reviendra en 2020 et sera organisée en ouverture de la saison, en janvier. En concurrenc­e évidente avec la nouvelle Coupe Davis…

D'autres, plus romantique­s, se désolent que le tennis mondial soit prêt à chambouler l'identité d'une compétitio­n emblématiq­ue. «Ils ont vendu l'âme d'une épreuve historique», se désespère Yannick Noah, sélectionn­eur de l'équipe de France championne en titre.

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