Bannir les portables de l’école et des préaux, une expérience pilote vaudoise
Dix établissements vaudois ne permettront plus l’usage du téléphone aux élèves durant les récréations et les pauses. Un projet pilote qui pourrait déboucher sur une directive cantonale d’ici à l’hiver. Genève se tâte
Interdire le téléphone portable à l’école, y compris dans le préau: l’une y songeait, l’autre l’a fait. Alors que la conseillère d’Etat genevoise Anne Emery-Torracinta se demandait s’il fallait élargir l’interdiction – c’est déjà le cas dans les classes –, la conseillère d’Etat vaudoise Cesla Amarelle, elle, est passée aux actes. Elle a annoncé mardi expérimenter la chose dans dix établissements vaudois. Un projet pilote qui pourrait déboucher, cet hiver déjà, sur une directive visant à généraliser la mesure à tous les établissements de l’école obligatoire. Exception faite d’éventuels buts pédagogiques.
L’année écoulée, la ministre vaudoise a perçu les doléances des enseignants et des parents sur l’omniprésence du portable dans les écoles. Préparant le chantier de l’éducation numérique pour l’école vaudoise, elle a consulté les directeurs des dix établissements pilotes retenus pour ce projet: «Sur le terrain, il est apparu que durant les cours, l’interdiction des portables favorise pour les élèves un climat propice à la concentration et à l’apprentissage. Durant les récréations, cette interdiction permettrait de renforcer les échanges et une socialisation harmonieuse.»
Marge de manoeuvre
Dans le canton de Vaud, aucune directive départementale n’existe sur le sujet, chaque établissement ayant une marge d’autonomie pour édicter son propre règlement. Pour éviter d’édicter une interdiction généralisée sans préparation, Cesla Amarelle compte sur ce test. Pendant quatre mois, ces établissements pilotes interdiront les portables pendant les cours, mais aussi dans les couloirs, aux récréations et pauses, hormis celle de midi. Avec la liberté de définir les modalités d’application, comme de déposer les portables dans les casiers en arrivant à l’école ou de les laisser dans les sacs.
A Genève en revanche, la question de l’interdiction est en suspens: «Devant l’inquiétude de certains enseignants, il faut mettre les participants autour de la table pour dresser un état des lieux, estime Anne Emery-Torracinta. On verra alors s’il faut aller plus loin que l’interdiction durant les cours, déjà inscrite dans la loi.» Dans le souci, aussi, de bien distinguer la question des portables de la formation numérique. ▅