Bienvenue au Repair Café où tout se répare
Pourquoi jeter alors qu’on peut réparer? Pour lutter contre la surconsommation effrénée, les Repair Cafés proposent de réunir consommateurs et réparateurs bénévoles le temps d’une journée afin de donner une seconde vie aux objets endommagés. A l’occasion des 20 ans du Temps, et dans le cadre de la cause «économie inclusive», un atelier de réparation aura lieu le samedi 8 septembre à la Datcha, à Lausanne.
Alors que les mesures de lutte contre l’obsolescence programmée se multiplient en Suisse, «Le Temps» organise un atelier de réparation samedi 8 septembre à Lausanne
Plutôt que de jeter ce portable grésillant, ce vélo rouillé ou encore ce micro-ondes qui ne s'allume plus, pourquoi ne pas les réparer? Ce réflexe souvent jugé coûteux et compliqué revient en force à l'heure où la planète, soumise à une surconsommation effrénée, montre des signes d'essoufflement. Pour lutter contre le gaspillage des ressources et l'obsolescence programmée, les Repair Cafés proposent une solution: réunir consommateurs et spécialistes de la réparation le temps d'une journée afin de donner une seconde vie aux objets vétustes ou endommagés. A l'occasion des 20 ans du
Temps, et dans le cadre de la cause «économie inclusive» défendue ce mois-ci, un atelier de réparation aura lieu samedi 8 septembre à la Datcha, à Lausanne. L'événement est organisé par la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets (Cosedec), en partenariat avec la Fédération romande des consommateurs (FRC) et le magasin La Bonne Combine. De 10h à 15h, une douzaine de réparateurs bénévoles seront présents afin de partager leurs savoir-faire avec les participants.
Diagnostic gratuit
«Spécialisés dans l'électroménager, le textile, la mécanique, l'informatique ou encore la reliure artisanale, les professionnels montreront aux participants comment procéder, ils ne répareront pas les objets euxmêmes», précise Sofia Currit, responsable de projets à la Cosedec, qui mène la campagne www. responsables.ch. Si le diagnostic est gratuit, les pièces de rechange, parfois nécessaires, doivent être achetées par la suite. Afin de gérer au mieux les stocks, les participants sont priés d'annoncer par avance les objets qu'ils comptent amener.
Consommation responsable
Nés à Amsterdam en 2009, les Repair Cafés rassemblent aujourd'hui des milliers de personnes chaque année. Cette année, en Suisse, quelque 95 rencontres éphémères ont été organisées. Comment expliquer l'engouement pour ces cafés utiles et solidaires? Facteur économique, volonté de consommer de manière plus responsable: les raisons sont multiples. «Les participants ont souvent eu un déclic, précise Sylvie André, responsable marketing à la FRC, qui organise régulièrement des ateliers en Suisse romande. Ils veulent lutter contre le gaspillage, s'engager pour une société durable ou tout simplement obtenir une expertise avant de prendre la décision de jeter. Certains ont aussi un attachement fort à un objet, à un vêtement en particulier.»
Brasser les générations
«Au-delà du bénéfice financier, les participants viennent aussi pour les rencontres, l'aspect convivial», souligne Sylvie André. Recoudre un bouton ou changer des freins, encore faut-il savoir comment faire. «Les personnes âgées ont grandi avec la nécessité de faire durer leurs biens le plus possible, estime-t-elle. La nouvelle génération a quelque peu perdu ce savoir-faire, elle préfère racheter trois fois le même appareil plutôt que de tenter de le réparer.» Grâce aux Repair Cafés, les plus jeunes découvrent ainsi le «sentiment gratifiant» de faire fonctionner à nouveau un appareil par eux-mêmes, de découvrir les entrailles de leur vieille télévision. «C'est aussi l'occasion de brasser les générations.»
Taux de réparation en baisse
Dragan Ivanovic, responsable du magasin de réparation et d'occasions La Bonne Combine, se montre plus prudent quant aux intentions des participants. «Il ne faut pas idéaliser, nos clients ne veulent pas tous sauver la planète.» L'enseigne de Prilly compte actuellement 700 appareils à remettre sur pied. Si la fréquentation reste stable, le taux de réparation baisse. Pour certains appareils vétustes, il n'existe parfois plus de pièces de rechange sur le marché. «Aujourd'hui, on arrive à réparer environ 80% des objets, précise Dragan Ivanovic, mais avec la camelote en vente sur le marché, on ne peut pas faire de miracles.»
Samedi 8 septembre de 10h à 15h à la Datcha, rue des Côtes-de-Montbenon 13, 1003 Lausanne. Bar sur place. Questions: cedric.garrofe@letemps.ch.