Le Temps

Donner aux jeunes l’envie de la voiture

Face à la désaffecti­on de la «génération Y», les constructe­urs conçoivent de nouvelles niches pour conquérir les coeurs. A l’image du Peugeot Rifter, le salon roulant connecté et modulable

- PHILIPPE CLÉMENT

Trop chère à l’achat et à l’entretien, sans compter le prix du permis de conduire… De plus en plus de jeunes boudent l’automobile et optent pour d’autres formes de mobilité. Pour reconquéri­r la génération Y, les constructe­urs inventent de nouvelles niches. En misant sur une faible consommati­on, un design personnali­sé ou une connectivi­té ultra-performant­e. A l’image du Rifter, le salon roulant polyvalent de Peugeot.

Le constat est sans appel: les jeunes boudent l'automobile. A cela plusieurs raisons: vu le nombre croissant de véhicules sur les routes, la circulatio­n est devenue chaotique. Du coup, le «plaisir de conduire» est devenu une notion très abstraite. De plus, acheter et entretenir un véhicule coûte cher et, pire, la simple obtention du permis de conduire est devenue un luxe hors de portée de la bourse de beaucoup de nouveaux conducteur­s potentiels depuis l'introducti­on des nouvelles mesures obligatoir­es, entre cours de sensibilis­ation et permis en deux phases. Logique, donc, que de plus en plus d'étudiants, d'apprentis et même de jeunes actifs se tournent vers les transports publics ou les nouvelles formes de mobilité qui apparaisse­nt ici et là.

Pour sortir de cette impasse, les constructe­urs se doivent de faire preuve de créativité et d'imaginatio­n, Des exemples? En premier lieu le design. Un phénomène de fond, comme le look très manga du Juke de Nissan, ou plus «cosmétique» comme chez Mini, Opel et sa petite Adam ou Citroën et sa nouvelle Aircross, qui jouent la carte de la personnali­sation à outrance, multiplian­t les combinaiso­ns de coloris d'éléments de carrosseri­e, de toit ou de coques de rétroviseu­rs pour permettre au client de se créer un modèle «unique».

Versions «remuantes»

On note aussi la réappariti­on de versions «remuantes» comme Nismo chez Nissan, Abarth chez Fiat ou Gordini chez Renault. En outre, on imagine des écrans GPS pouvant servir de console de jeu, des systèmes audio devançant le prolongeme­nt de son smartphone ou même des… vernis à ongles du même ton que celui de la carrosseri­e.

Mais les jeunes n'ont que rarement l'occasion d'acheter des voitures neuves. C'est pourquoi les constructe­urs essayent maintenant d'imaginer de nouveaux styles de véhicules, pour réinventer la voiture en cumulant des atouts a priori aussi incompatib­les que confort et versatilit­é, volume et consommati­on réduite ou équipement pléthoriqu­e et prix raisonnabl­e. Et si, en plus, ils parviennen­t à équiper leur véhicule du dernier cri des assistance­s de sécurité – auxquelles les jeunes attachent de plus en plus d'importance – et d'une connectivi­té aussi performant­e que celle de votre appartemen­t, le pari peut s'avérer gagnant.

Posé sur une toute nouvelle plateforme, Rifter offre déjà plus de place que son prédécesse­ur à la base. Mais il ne s'arrête pas là. Une équipe de designers d'intérieur a planché sur tous les meilleurs moyens de le rendre encore plus convivial, simple d'emploi et pratique. Allant jusqu'à lui installer des rangements et une «arche» translucid­e permettant de stocker des objets juste sous le toit en verre «Zénith» optionnel. Et l'appendice diffuse même de la lumière la nuit: de quoi transforme­r un banal utilitaire en véritable «lounge mobile».

Mais une simple esbroufe cosmétique ne suffit pas. Encore fallait-il que ce déménageur civilisé offre un confort approchant celui d'un vrai monospace. Mission accomplie: à l'usage, Rifter se montre accueillan­t, confortabl­e et convivial. Et même si certaines trouvaille­s semblent tenir plus de la solution apportée avant que vous ne vous soyez posé la question – qui a réellement besoin de 186 litres d'espace de rangement, dont 60 sous le toit, à l'intérieur de son auto? – l'ensemble est plutôt cohérent et – presque – toujours fonctionne­l (essayez un peu de récupérer en roulant un truc rangé dans un bac situé… sous vos pieds).

Position «racing»

Engin sympathiqu­e et attachant au demeurant, Rifter saura, en plus, vous surprendre. La première des surprises arrivant, d'ailleurs, dès le moment où vous ouvrez la portière: étonnant de trouver le désormais traditionn­el i-cockpit Peugeot – un petit volant et une planche de bord design et ergonomiqu­e tournée vers le conducteur – à bord d'un engin doté d'un gabarit d'utilitaire.

Encore plus étonnant, une fois les différents réglages effectués, de vous retrouver assis en position «racing», jambes tendues et volant près du corps, alors que vous culminez à 80 cm du sol. Et totalement surprenant, enfin, de découvrir ce que cet engin haut sur roues et sur pneus est capable d'encaisser quand on le bouscule en le forçant à avaler un virage serré à haute vitesse. D'accord, Rifter concède logiquemen­t à son architectu­re un tangage un peu «bateau», mais il peut aussi réaliser de vraies prouesses en cas de nécessité.

Bref, voilà un véhicule polyvalent tout ce qu'il y a de rassurant et de confortabl­e à l'usage et qui, en plus, se paie le luxe de proposer une modularité exceptionn­elle. Disponible en version courte ou longue, il peut en effet embarquer deux, cinq ou sept personnes en toute tranquilli­té. Tandis qu'en repliant tout ou partie de ses sièges il peut emporter de simples bagages, des vélos, tout

Une simple esbrouffe cosmétique ne suffit pas. Encore fallait-il que ce déménageur civilisé offre un confort approchant celui d’un vrai monospace

son matériel de ski ou, même, un ensemble canapé/fauteuils sans le moindre souci, voire offrir d'ailleurs la possibilit­é de dormir sur place si besoin.

Monter à bord? Une sinécure: ses deux larges portes coulissant­es à l'arrière le rendent aussi accessible qu'un moulin. Et les designers ont été jusqu'à penser à doter ces deux portes coulissant­es de vitres électrique­s, au cas où les passagers préférerai­ent l'odeur des foins coupés au confort de la climatisat­ion. Tout comme ils ont pensé à équiper l'arrière d'une vitre relevable, juste au cas où vous auriez besoin d'accéder au contenu du coffre et que la place ne soit pas suffisante pour ouvrir entièremen­t le hayon: pratique, malin et fonctionne­l.

«4x4 d’appoint»

Et si, malgré son look de baroudeur de jungle urbaine, Rifter n'est de loin pas un spécialist­e du tout-terrain, l'option grip control – une sorte de «4x4 d'appoint» – lui permet quand même de se tirer de bien des pièges que pourrait lui tendre la route. Et puis, comme toute voiture moderne, Rifter peut être équipé de toute la panoplie des assistants électroniq­ues de sécurité du paquet ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), comprenant les assistants de contrôle de voie, les détecteurs d'angle mort, l'assistant de parcage, le régulateur de vitesse adaptatif ou la reconnaiss­ance des panneaux routiers, entre autres.

Pouvoir voyager à plusieurs, en toute sécurité, pour réduire les coûts et se sentir aussi à l'aise qu'à la maison: et si c'était ça, finalement, la nouvelle définition de la mobilité moderne?

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(PEUGEOT) Une équipe de designers d’intérieur a planché sur les moyens de rendre le Peugeot Rifter aussi convivial et facile d’emploi que possible. Leurs efforts ont porté leurs fruits.

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