Le Temps

L’inflation turque a atteint 17,9%

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En Turquie, les prix à la consommati­on se sont envolés au mois d’août sur un an. La banque centrale de Turquie pourrait augmenter ses taux d’intérêt le 13 septembre

Le taux d'inflation en Turquie a atteint près de 18% en août sur un an selon les chiffres publiés lundi, un record depuis 2003 au moment où l'économie traverse une grave crise marquée par une chute vertigineu­se de la monnaie locale.

Les prix à la consommati­on ont augmenté de 2,3% en août par rapport à juillet et de 17,9% en rythme annuel, d'après les données publiées par l'Office national des statistiqu­es (Tüik).

«La hausse de l'inflation en août reflète largement l'affaibliss­ement de la livre turque, explique dans une note Jason Tuvey, économiste chez Capital Economics. Une devise affaiblie a fait grimper les coûts des importatio­ns, et les entreprise­s ont rapidement répercuté cela sur les consommate­urs.»

La livre turque a en effet chuté de plus de 40% face au dollar depuis le début de l'année, et de 24% au cours du seul mois d'août, sur fond de tensions entre Ankara et Washington et l'annonce de sanctions réciproque­s.

Transports, alimentati­on et logement affectés

Les secteurs les plus affectés par la hausse des prix sur un an sont les transports, avec +27,13%, l'alimentati­on (+19,75%) et le logement (+16,30%).

La banque centrale de Turquie (CBRT) a réagi lundi en assurant qu'elle prendrait «les mesures nécessaire­s pour soutenir la stabilité des prix». «L'orientatio­n monétaire sera ajustée lors de la réunion du comité de politique monétaire de septembre», a-t-elle affirmé. Cette annonce a permis d'enrayer les pertes de la livre sur la journée: par rapport à vendredi soir, elle perdait environ 1,44% de sa valeur face au dollar qui s'échangeait contre 6,63 livres turques lundi vers 17h00 GMT.

Les marchés appellent en effet à une hausse des taux d'intérêt de la CBRT, dont la prochaine annonce à ce sujet est attendue le 13 septembre, afin de lutter contre l'inflation et une potentiell­e surchauffe de l'économie. Mais le président Recep Tayyip Erdogan, partisan de la croissance à tout prix, s'y oppose fermement, qualifiant les taux d'intérêt de «père et mère de tous les maux».

La crise a été précipitée en août par les tensions entre Ankara et Washington, furieux de la détention pendant un an et demi puis de l'assignatio­n à résidence d'un pasteur américain en Turquie.

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