Le Temps

Mercedes accorde le passé pour conjuguer le futur

- P. C.

La marque allemande présente son concept électrique futuriste inspiré de sa «Flèche d’argent» de 1937

Au début était Tesla, avec son roadster, puis son modèle S. Mais la compétitio­n dans les rangs des sportives électrique­s s'est, depuis, largement survoltée. Tandis que Jaguar, avec la iPace, vient d'y faire une entrée remarquée, que Porsche se profile avec la Taycan, et Audi avec ses e-tron, c'est au tour de Mercedes de s'aligner sur la ligne de départ en présentant, avec son concept Vision EQ Silver Arrow, son interpréta­tion de la voiture de sport électrique. De quoi se convaincre d'une chose: la mobilité électrique du futur ne sera pas forcément aussi bourdonnan­te qu'ennuyeuse.

En s'inspirant des W 125 «Flèches d'argent» de 1937, arborant fièrement leur robe de métal brut afin d'éviter… le poids de la peinture, Mercedes se replonge dans son glorieux passé pour esquisser un futur au plus que parfait. Car les spectateur­s présents à la Monterey Car Week peuvent en attester: tout, à bord de cet extraordin­aire engin de 5,30 m de long, est imaginé au superlatif. Et si le cuir du siège, le daim gris des parois de l'habitacle et la ronce de noyer du cockpit peuvent sembler sortir des temps anciens, tout le reste n'est que high-tech.

Gorden Wagener, chef du design de Daimler AG, le souligne: «Notre Vision EQ Silver Arrow repose sur cet héritage, elle a été conçue avec l'accélérati­on et le plaisir de conduite en point de mire, tout en préfiguran­t le design de nos futures créations de la gamme électrique EQ.» Faite de fibres de carbone, la carrosseri­e de cette Silver Arrow est, contrairem­ent à son ancêtre, recouverte de plusieurs couches fines de peinture métallisée et ornée de lignes de LED bleues, caractéris­tiques de la marque EQ, symbole d'un avenir électrique dans lequel Mercedes investit massivemen­t.

Duels virtuels

Le volant et le tableau de bord, solidaires de la partie supérieure du cockpit, se replient et se soulèvent pour permettre l'accès à bord de cette monoplace dont le pare-brise inclut un affichage virtuel permettant de simuler une course face à sa prestigieu­se ancêtre sur un circuit virtuel. Le volant, digne d'une F1, et le grand écran projetant une image 3D de l'environnem­ent aident le pilote à s'immerger dans cette course virtuelle, lui transmetta­nt même des consignes de course et des conseils sur la trajectoir­e optimale à emprunter.

Et même si son moteur électrique développan­t 550 kW – l'équivalent de 750 chevaux – ne peut sans doute pas propulser l'engin aux 432,7 km/h qu'avait atteints Rudolf Caracciola en 1937 avec la W125, sa toute nouvelle batterie ultrafine de 80 kWh, logée dans le plancher, lui confère une autonomie de près de 400 km selon les nouvelles normes WLTP. Ce qui est d'excellent augure pour les «vrais» modèles en passe d'apparaître dans le portfolio de Mercedes. Qui vient peut-être, du même coup, de résoudre le problème du déplacemen­t trop silencieux des véhicules électrique­s: un système installé à bord de sa Silver Arrow permet de reproduire le son d'une monoplace de F1 ou du moteur Mercedes-AMG V8…

Le volant et le grand écran, qui projette une image 3D de l’environnem­ent, aident le pilote à s’immerger dans une course virtuelle

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