Le Temps

La femme que j’ai «aimé»?

- PIERRE ALAIN, DIRECTEUR DE L’ACADÉMIE ROMANDE, COLOGNY

Si le participe passé conjugué avec le verbe avoir ne s’accordait plus (en genre et en nombre) avec le complément d’objet qui le précède, le féminisme ne serait-il pas un peu bafoué? Dans «La femme que j’ai aimée», on respecte au moins le genre, ici féminin, de «l’objet». Ne plus accorder consiste en général à privilégie­r le masculin singulier… Cet argument paraîtra peut-être un tantinet léger aux académicie­ns de sexe «fort», mais convaincra-t-il le sexe «faible»? Plaisanter­ie mise à part, je ne trouve pas tellement d’arguments pour m’opposer faroucheme­nt à ces membres de la «Fédération Wallonie-Bruxelles» qui, vient-on de m’apprendre, souhaitera­ient supprimer les règles de l’accord du participe avec l’auxiliaire avoir, ce qui plairait sans doute aux cancres, mais aussi à de nombreux politicien­s qui ne semblent toujours pas les avoir comprises.

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