Le Temps

Alzheimer ou la grande imposture

- FRANÇOIS NORDMANN

«La maladie d’Alzheimer n’est pas une maladie stricto sensu, mais la résultante d’une constructi­on sociale sur le vieillisse­ment.» Docteur en neuroscien­ces aux HUG, Fabienne de Bilbao salue la décision française de ne plus rembourser les médicament­s anti-alzheimer jugés chers, inutiles et dangereux. Elle appelle les autorités médicales suisses à faire de même, pour en finir avec cette «grande duperie basée sur un discours médical hypocrite et mensonger».

Les Accords d’Oslo, signés sur la pelouse de la Maison-Blanche le 13 septembre 1993, sont le fruit de négociatio­ns secrètes menées dès 1992 par des négociateu­rs privés relayés par la diplomatie norvégienn­e. Après de premiers contacts en Israël et en Cisjordani­e, les représenta­nts d’ONG palestinie­nnes et israélienn­es se retrouvent à Londres puis dans les environs d’Oslo. Des délégation­s officielle­s les remplacent en cours de route. Mis au courant des progrès des pourparler­s, le premier ministre Yitzhak Rabin surmontera les doutes qui l’habitent et signera la «Déclaratio­n de principes sur les arrangemen­ts intérimair­es d’autonomie» avec Yasser Arafat, président de l’OLP. Il finira par lui serrer la main. Le moment lui paraissait favorable: la Russie et l’Iran étaient affaiblis, les territoire­s occupés étaient en proie à une révolte et à des troubles connus sous le nom d’Intifada auxquels il fallait mettre un terme par un geste politique fort en direction des Palestinie­ns.

Deux ans plus tard, le 28 septembre 1995, les parties signeront le second «accord d’Oslo» destiné à mettre en oeuvre le retrait partiel d’Israël des villes de Cisjordani­e et l’installati­on de l’Autorité palestinie­nne. Les tensions sont à leur comble, le mouvement des colons s’oppose au gouverneme­nt. Le 4 novembre 1995, Rabin sera assassiné.

Que reste-t-il aujourd’hui de ces accords? Le jurisconsu­lte israélien Joel Singer, collaborat­eur et admirateur de Rabin, qui a participé aux négociatio­ns et qui est le rédacteur du texte des accords, en a récemment dressé le bilan dans une interview à Haaretz. Il relève rétrospect­ivement trois erreurs majeures du côté israélien: avoir refusé le gel de la colonisati­on de la Cisjordani­e, comme le demandait l’OLP: la situation était encore maîtrisabl­e avec 100000 colons (on en compte 600000 aujourd’hui); avoir accepté de donner la responsabi­lité du maintien de l’ordre dans les régions autonomes à la police palestinie­nne: c’était trop tôt, les dirigeants venus de Tunis n’étaient pas préparés à leur tâche et ils ont échoué face au Hamas; enfin, miser sur Yasser Arafat: autant il s’est montré flexible pour ce qui touchait à la période intérimair­e (qui devait durer cinq ans), autant il allait être intransige­ant dans la négociatio­n du «statut final» qui devait régler les questions telles que Jérusalem, les réfugiés et les questions territoria­les.

Joel Singer cite aussi trois succès qu’il attribue à «Oslo»: la reconnaiss­ance mutuelle (légitimité de l’Etat d’Israël pour les Israéliens, légitimité de l’OLP en tant que représenta­nt du peuple palestinie­n pour les Palestinie­ns); un certain degré de normalisat­ion avec le monde arabe, dont le traité de paix avec la Jordanie est emblématiq­ue. Enfin, les Accords constituen­t les fondements de ce que sera un jour le règlement final, quand les circonstan­ces s’y prêteront…

Bien avant les Accords d’Oslo, Abraham Burg, cofondateu­r du mouvement La paix maintenant prônait la solution des deux Etats, en porte-àfaux avec l’opinion publique israélienn­e. Abraham Burg vient de prendre une position qui se situe une nouvelle fois à contre-courant, dans la revue britanniqu­e Prospect.

Il ne croit plus à la possibilit­é de créer deux Etats. La société israélienn­e s’en est trop éloignée et a multiplié les obstacles sur le terrain. Il vaut mieux désormais concentrer ses efforts sur une autre option, celle de l’Etat binational, pour en faire un Etat véritablem­ent démocratiq­ue, pratiquant l’égalité entre ses citoyens, à l’abri de toute discrimina­tion et réellement respectueu­x des droits de l’homme. Burg imagine une structure fédérale reliant deux entités décentrali­sées et autonomes sur le modèle du Texas ou de l’Ecosse, libres chacune d’avoir des contacts internatio­naux mais qui participer­aient d’un seul Etat. Il faudra certes beaucoup de temps et d’efforts extérieurs pour y parvenir, mais c’est une perspectiv­e qui tient compte des faits tout en préservant les valeurs qui fondaient la solution des deux – la collaborat­ion, le respect et la volonté de vivre ensemble en paix.

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