Une bonne gouvernance débute par un conseil d’administration efficace
La composition du conseil d’administration d’une entreprise est cruciale pour sa gouvernance. Dans le contexte du développement et de la mondialisation du secteur de la gestion, les investisseurs se tournent de plus en plus vers les gestionnaires d’actifs pour assumer la responsabilité de veiller sur leurs titres et promouvoir les principes d’une gouvernance d’entreprise axée sur la valeur à long terme des investissements.
Ces gestionnaires attachent une importance croissante à l’identification des meilleures pratiques pour des entreprises bien gérées. L’attention et les ressources que les grands investisseurs accordent à la composition des conseils illustrent bien le rôle phare que cette dernière joue à cet égard. Ce sujet a ainsi été au centre des discussions dans plus de 350 réunions de Vanguard avec des sociétés privées au cours de la dernière année.
Pour tout investisseur à long terme, il est essentiel que chacun des administrateurs d’une société en portefeuille soit le plus à même de gérer des sujets aussi complexes que la définition de la stratégie, la supervision du risque et la rémunération des dirigeants. Les résultats d’investissements proposés aux actionnaires s’en trouvent améliorés à long terme, ainsi que la prise en compte des intérêts des autres parties prenantes de l’entreprise comme ses salariés ou sa communauté.
Cette réalité se vérifie aussi bien si la participation dans l’entreprise est détenue via une stratégie d’investissement «active» ou si elle est «indexée». En effet, les fonds indiciels et leurs investisseurs, en tant que détenteurs quasi permanents de sociétés cotées dans le monde entier, ont tout intérêt à ce que les entreprises en portefeuille soient bien gérées.
Le conseil d’administration a pour vocation de laisser les actionnaires s’exprimer sur des sujets importants pour l’entreprise. Pour garantir l’efficacité de ce processus, les membres du conseil doivent être dans leur majorité indépendants, faire preuve d’empathie, être capables d’envisager des opinions divergentes et pouvoir appuyer des initiatives à même de contribuer au succès à long terme de l’activité et à la croissance de la valeur de l’entreprise.
Les élections des membres du conseil à un rythme annuel, tel qu’inscrit dans la loi suisse, sont à privilégier. Lorsque des actionnaires veulent un changement dans la gouvernance, cette pratique permet un meilleur sens des responsabilités que d’autres modèles comme des élections par tranche. Ces normes ne sont pas universellement adoptées dans d’autres marchés matures.
Les conseils doivent également pouvoir bénéficier d’une diversité des modes de pensée et des expériences, de même que des profils des personnes (genre, âge). Grâce à la mixité des profils et aux caractéristiques de ses membres, un conseil est mieux à même de superviser l’entreprise.
Ces dernières années, les discussions sur la composition des conseils ont beaucoup été consacrées à la diversité de la représentation des genres. De nombreuses études soulignent qu’un conseil efficace compte des administratrices à son bord. Par exemple, les analyses publiées par McKinsey dans sa série «Women Matter» indiquent une plus grande efficacité de leur leadership et de leurs capacités à obtenir des résultats. De nombreux conseils ont encore des progrès à faire dans ce domaine, y compris en Suisse où les femmes n’occupent qu’environ 15% des sièges des conseils.
Il faut applaudir l’action croissante menée sur le plan international, tous secteurs confondus, en faveur d’une plus grande représentation des femmes dans les conseils d’administration des entreprises. Le «30% Club» est un exemple d’initiative du soutien international en faveur d’une représentation accrue des femmes. Son nom traduit son aspiration initiale: que les femmes occupent 30% des sièges des conseils d’administration des sociétés publiques.
L’expérience professionnelle passée des administrateurs est également une composante essentielle de l’efficacité du conseil. Un conseil bien composé doit ainsi être constitué de membres qui ont une expérience pertinente du secteur et sont à même de comprendre et d’évaluer les impacts de la concurrence ou les forces du marché sur l’activité.
Toutefois, alors que les sociétés se trouvent confrontées à de nouveaux risques émergents, il faudra un éventail de compétences plus étoffé pour savoir évaluer les risques, notamment du côté de la cybersécurité, la protection de la confidentialité ou encore les enjeux environnementaux ou sociaux.
Au final, les sociétés supervisées par des conseils bien composés sont plus à même de dégager de bons résultats à long terme. A l’opposé, les sociétés qui ne prêtent pas une attention constante à ces questions risquent de manquer des opportunités stratégiques, de mal gérer leurs risques et de décevoir leurs actionnaires. En conclusion, une bonne gouvernance d’entreprise commence par la composition efficace de son conseil d’administration.
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Il faut applaudir l’action croissante menée sur le plan international, tous secteurs confondus, en faveur d’une plus grande représentation des femmes dans les conseils d’administration