Le Temps

Repenser son intérieur sans rien acheter

- ÉMILIE VEILLON Remue-ménage, du mouvement dans votre intérieur, Delphine Blanchard, www.remue-menage.ch

Chez elle, un vieux casque de coiffeur pour sécher les cheveux est devenu une lampe de salle à manger. Les sets de table et les nappes sont suspendus sur des cintres à pinces dans un placard pour qu’ils soient plus faciles à saisir. Une petite assiette d’apéro se trouve être porte-savon déniché au rayon salle de bains. Chez Delphine Blanchard, les objets et les meubles sont détournés ou transformé­s au gré de ses inspiratio­ns.

«Je suis depuis toujours habitée par une ingérable manie quand j’arrive chez les gens. Mon cerveau se met en mode «comment améliorer la qualité de vie des gens qui vivent là?». Il en résulte des idées, des conseils et parfois même une mise en applicatio­n immédiate! J’ai retourné mon appartemen­t vingt fois. Mes amis en rient et jouent au jeu des sept erreurs entre deux visites.»

Fille d’un architecte d’intérieur, elle a grandi puis travaillé dans le design d’intérieur et le mobilier contempora­in. Dix ans au service de clients privés ou profession­nels lui ont permis de développer la lecture des pièces, l’organisati­on des espaces, l’éventail des tendances et des styles. Depuis le début de l’année, elle se consacre pleinement à Remue-ménage, un service de conseils pour mettre en valeur ou réaménager les intérieurs.

Mais rien à voir avec les coachs médiatisés des émissions déco qui prolifèren­t sur les chaînes de télévision. «Au-delà des pages d’un magazine, c’est l’humain qui m’intéresse. Son mode de vie, sa façon de recevoir chez lui, son besoin de s’y sentir bien. Mon travail est un dialogue, une alchimie entre la personne et son intérieur. Je cherche le petit détail ou le grand changement qui fait la différence», ditelle en visant principale­ment l’Arc lémanique.

Pour chaque projet, le but est de faire avec les meubles, objets et accessoire­s existants, en les déplaçant, les transforma­nt, les détournant. Selon elle, les gens oublient de s’approprier ce qu’ils achètent. Ils sont souvent prisonnier­s d’une vision: celle qu’on leur vend. Alors que bien d’autres utilisatio­ns sont possibles. Elle propose son conseil à prix abordable, 180 francs, pour amener les gens à réfléchir et non pas à acheter de nouvelles pièces en espérant régler le problème. «S’ils manquent d’énergie pour faire bouger les choses, je reviens volontiers avec la mienne», précise-t-elle.

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