Petra Gössi: «Il m’a déçue»
Pour un parti qui cherche à se débarrasser de son image passée de caste d’affairistes, l’affaire Maudet tombe au plus mal. Elle passe d’autant moins à Berne que le Genevois s’était profilé comme un «Monsieur Propre» lorsqu’il s’était porté candidat à la succession de Didier Burkhalter en 2017. Il n’était le suppôt d’aucun lobby, se plaisait-il à relever dans toutes les enceintes où il assurait la promotion de son profil. Il faisait allusion au fait que ses deux rivaux, Isabelle Moret et Ignazio Cassis, avaient des liens d’intérêts dans le secteur de la santé.
La présidente du parti, Petra Gössi, ne cache pas sa rancoeur. «Je suis déçue de Pierre Maudet», a-t-elle déclaré jeudi soir après avoir eu deux entretiens téléphoniques avec lui. Se sent-elle trompée? Après une longue hésitation, elle répond: «Non.» Mais son message est clair: «Le PLR ne soutient pas ce genre de comportement. Un magistrat libéral-radical est tenu de dire la vérité et doit montrer l’exemple. Il ne doit pas accepter d’avantage personnel. La présomption d’innocence prévaut, mais il doit prendre acte de la perte de confiance qu’il subit et l’on est en droit de réfléchir aux conséquences et de se demander s’il est encore capable de mener son action politique», dit-elle.
Jeudi, elle avait réuni les deux cadres genevois du parti national, Christian Lüscher et Hugues Hiltpold, ainsi que le secrétaire général Samuel Lanz pour faire le point sur ce dossier, devenu national mercredi après l’enquête de Rundschau sur un projet immobilier près de l’aéroport et la publication de la chronique de Pierre Maudet dans Blick sous le titre «In vino veritas», perçue comme une provocation.
Se pose aussi la question de la présidence de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP), que Pierre Maudet assume depuis avril dernier. Le comité se réunit en séance ordinaire jeudi prochain à Zoug pour en parler, confirme son secrétaire, Roger Schneeberger.
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