Respectons ceux qui souffrent de la maladie d’Alzheimer
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En tant que professionnels de santé de personnes atteintes de troubles cognitifs, nous réagissons collectivement à l’article de la Dre de Bilbao intitulé: «Alzheimer: un mythe à bout de souffle?». Elle affirme que «la maladie d’Alzheimer n’est pas une maladie stricto sensu mais la résultante d’une construction sociale sur le vieillissement». Cette opinion transforme ce qui n’est qu’une hypothèse en une croyance qui n’a rien à voir avec la science. De nombreuses études ont permis d’identifier des marqueurs qui, associés à certains types de symptômes cognitifs, définissent la maladie d’Alzheimer et la distingue du processus naturel de vieillissement. Il joue certes un rôle, mais n’est pas le seul au regard des nombreux facteurs de risque identifiés qui contredisent cette hypothèse de façon flagrante. Les mécanismes qui mènent à la dégénérescence neuronale sont complexes mais ne l’appelons pas «construction sociale», soyons sérieux et respectons ceux qui en souffrent à un âge pas toujours avancé. «Les médicaments sont dangereux»: quelle preuve fournit la Dre de Bilbao? Ils sont symptomatiques avec un effet certes modeste mais démontré par des études indépendantes. Il est clair que nous attendons mieux, mais il faut souligner qu’aucun signal de pharmacovigilance n’a été émis depuis leur mise sur le marché. Deux études ont d’ailleurs démontré l’absence de surmortalité en cas de prise de ces médicaments. Autre fait regrettable: opposer les prises en charge psychosociales et médicamenteuses, alors qu’elles sont complémentaires. […]