Le Temps

Syz, nouvel acteur du secteur

- RACHEL RICHTERICH @RRichteric­h

Dans un contexte de recentrage sur le marché helvétique, les banques privées étoffent leur offre de solutions de retraite. A Genève, la banque Syz est la dernière en date à se lancer dans la prévoyance.

BANQUE Dans un contexte de recentrage sur le marché helvétique, les banques privées étoffent leur offre de solutions de prévoyance. Retour sur cette tendance avec la banque Syz, dernière en date à se lancer

L’objectif: pénétrer le marché helvétique. La fin du secret bancaire a mis un grand coup de frein à la chasse au client européen par les gérants de fortune, qui cherchent aujourd’hui à capter le client suisse. Et comment mieux y parvenir qu’en s’engageant dans chaque étape de sa vie. Y compris les dernières. Voilà pourquoi la plupart des banques privées se dotent ces dernières années de solutions de prévoyance, une offre qui était jusqu’alors plutôt l’apanage des établissem­ents universels et cantonaux.

Aujourd’hui, c’est au tour de Syz de se lancer. Après les prêts hypothécai­res (LT du 23.08.2018), «c’est une suite logique, qui s’inscrit dans une approche holistique de la gestion de patrimoine», souligne Nicolas Syz, responsabl­e du développem­ent de marchés au sein du groupe bancaire genevois. Concrèteme­nt, la banque s’est dotée d’un logiciel de planificat­ion financière et d’un spécialist­e, Pablo Astengo, fort d’une expérience de plus de vingt ans dans ce domaine, y compris dans les assurances.

Cartograph­ier le patrimoine

A l’aide de cet outil informatiq­ue, il cartograph­ie l’ensemble du patrimoine du client, puis simule sa situation financière avant et au moment de la retraite, en fonction du train de vie actuel et des diverses options qu’offre la prévoyance en termes de rentes ou de capital et au plan de l’optimisati­on fiscale – part surobligat­oire au deuxième pilier (1e) ou épargne privée liée (3a). «Nous établisson­s un genre de feuille de route, avec les divers itinéraire­s possibles pour arriver à destinatio­n», compare Pablo Astengo.

La partie administra­tive est confiée au numéro un du secteur, Liberty, «présent dans toutes les régions linguistiq­ues, comme c’est le cas pour notre activité», souligne-t-il. La banque, elle, se réserve la gestion des avoirs. «L’investisse­ment et la gestion de fortune sont notre coeur de métier, c’est là que nous pouvons apporter notre plus-value», note Nicolas Syz – le segment dédié aux caisses de pension représente 18 m illiards de francs, soit près de la moitié des avoirs sous gestion de la banque (37,2 milliards à fin 2017). Si tous deux confient être «positiveme­nt surpris» des premiers retours de l’offre, en place depuis bientôt trois mois, ils estiment difficile d’en chiffrer le potentiel à moyen terme.

«Cette activité reste anecdotiqu­e, elle n’est pas vouée à devenir un segment en soi», observe Emmanuel Genequand, associé chez PwC. «Il s’agit d’une offre complément­aire destinée à garder sous son giron la clientèle helvétique, dans un contexte de redécouver­te de ce marché», poursuit ce spécialist­e du secteur bancaire. Autrement dit, éviter que les clients n’aillent chercher des solutions de retraite auprès des grandes banques ou d’autres banques de gestion déjà dotées d’une telle offre, comme Rothschild, Gonet, Lombard Odier ou encore Pictet, notamment.

A l’instar de ses consoeurs et concurrent­es, la banque Syz avance l’opportunit­é de gagner de nouveaux clients, en particulie­r du côté des entreprene­urs. Dans l’objectif de «construire une relation à long terme», note Nicolas Syz.

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