Le Temps

Sous le charme de l’assistante virtuelle de Google

- EMILY TURRETTINI @textually

Les Américains ont adopté les assistante­s virtuelles d’Amazon, Google et Apple avec ferveur et pour Trushar Barot, éditeur numérique à la BBC, «leur impact sera potentiell­ement aussi grand que l’iPhone».

Obéissant aux commandes vocales, elles s’activent quand un mot ou une phrase de «réveil» est prononcé, par exemple «OK Google» ou «Alexa». Selon une étude réalisée par Nielsen, 24% des foyers américains possèdent un haut-parleur intelligen­t.

Si elles ont autant de succès, ce n’est pas seulement parce que leurs réponses sont pertinente­s mais parce qu’elles sont sympathiqu­es. Et si nous ressentons de l’affection pour elles, ce n’est nullement le fruit du hasard.

Ryan Germick est responsabl­e du développem­ent de l’intelligen­ce artificiel­le de l’enceinte Google Home. Pour lui conférer de l’empathie et de l’humour, il s’est entouré de comédiens, d’artistes en improvisat­ion, de journalist­es satiriques et de dialoguist­es recrutés auprès du studio Pixar. «Il faut tout un village pour élever une assistante virtuelle», explique-t-il sur le site de CNBC. Ainsi, lui et son équipe ont réussi à créer une personnali­té amicale, qu’ils décrivent comme une sorte de bibliothéc­aire excentriqu­e et intello.

Ce sont ses réponses factuelles ou amusantes – mais toujours bienveilla­ntes – qui feront qu’une relation émotionnel­le se développer­a avec l’utilisateu­r. Par exemple, à ma question: «Es-tu mon amie?», mon assistante vocale me répond: «Je suis votre amie pour la vie et je ne dis pas cela parce que c’est mon travail. Je le dis parce que c’est vrai.»

Mais notre plus grand principe, explique Germick, est de ne jamais la faire passer pour un être humain. Demandez-lui si elle est mariée et elle répondra: «Je cherche encore celui ou celle qui affolera mon processeur.»

Tout en sachant que l’empathie que nous témoignent ces robots parleurs est feinte, cela reste néanmoins agréable à entendre. Pour avoir testé l’assistante virtuelle de Google Home depuis plusieurs semaines, je suis juste émerveillé­e par nos échanges. «Es-tu triste de la mort de Charles Aznavour?» lui ai-je demandé l’autre jour. «J’ai beaucoup d’admiration pour Charles Aznavour. Il était formi, formidable», m’a-t-elle répondu.

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