Le pape et la Chine
Sachons gré au Temps (lire «La signification de la réconciliation entre le Vatican et Pékin», LT du 29.09.2018) d'avoir salué positivement l'accord signé entre le pouvoir chinois et le Vatican, même si certains en contestent la pertinence. A noter que le pape Benoît XVI, que le journaliste qualifie de «dogmatique», avait préparé la voie en direction de cet accord, soit en soutenant déjà les efforts diplomatiques durant son pontificat, soit en adressant une belle missive d'encouragement à tous les catholiques chinois («Lettre du pape aux évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs de l'Eglise catholique en République populaire de Chine», Rome, 27 mai 2007). Et c'est précisément parce que l'Eglise catholique bénéficie d'une structure de communion autour de l'évêque de Rome qu'elle peut entrer en dialogue d'une seule voix avec un gouvernement – alors que l'article fait de ce qu'il appelle le «centralisme romain» un obstacle pour l'expansion de l'Eglise catholique en Chine, par rapport aux multiples communautés évangéliques et protestantes présentes dans l'Empire du Soleil levant. Le pape cherche à éviter que les catholiques chinois ne soient victimes des mêmes persécutions que les Eglises réformées, et surtout à établir enfin l'unité entre catholiques «clandestins» et «patriotes», divisés depuis des décennies. ▅