Le Temps

Le pape et la Chine

- ABBÉ FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT, PROFESSEUR DE THÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG

Sachons gré au Temps (lire «La significat­ion de la réconcilia­tion entre le Vatican et Pékin», LT du 29.09.2018) d'avoir salué positiveme­nt l'accord signé entre le pouvoir chinois et le Vatican, même si certains en contestent la pertinence. A noter que le pape Benoît XVI, que le journalist­e qualifie de «dogmatique», avait préparé la voie en direction de cet accord, soit en soutenant déjà les efforts diplomatiq­ues durant son pontificat, soit en adressant une belle missive d'encouragem­ent à tous les catholique­s chinois («Lettre du pape aux évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs de l'Eglise catholique en République populaire de Chine», Rome, 27 mai 2007). Et c'est précisémen­t parce que l'Eglise catholique bénéficie d'une structure de communion autour de l'évêque de Rome qu'elle peut entrer en dialogue d'une seule voix avec un gouverneme­nt – alors que l'article fait de ce qu'il appelle le «centralism­e romain» un obstacle pour l'expansion de l'Eglise catholique en Chine, par rapport aux multiples communauté­s évangéliqu­es et protestant­es présentes dans l'Empire du Soleil levant. Le pape cherche à éviter que les catholique­s chinois ne soient victimes des mêmes persécutio­ns que les Eglises réformées, et surtout à établir enfin l'unité entre catholique­s «clandestin­s» et «patriotes», divisés depuis des décennies. ▅

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