Migration: sur quoi se fonde M. Müller?
Je suis consterné de lire sous la plume d’un conseiller aux Etats (Damian Müller, LT du 15.10.2018) un alignement de préjugés dénués de recherche documentaire sérieuse. Il est navrant de constater à quel point le travail d’information fouillé des organisations internationales et de la presse de qualité n’atteint pas celles et ceux qui ont pour mandat de guider notre pays. Sur quoi se fonde M. Müller pour prétendre que les ressortissants d’Afrique de l’Ouest «ne risquent aucune persécution étatique en cas de retour dans leur pays»? Les violences étatiques sont hélas coutumières de pays comme le Togo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, pour ne pas parler du Congo ou du Congo-Brazzaville plus au sud. Au Mali, des parties du territoire sont aux mains de factions islamistes et échappent au contrôle de l’Etat. […] Seuls les réfugiés syriens trouvent grâce auprès de M. Müller. En revanche il balaie d’un revers de stylo le cas des Erythréens, alors que la situation des droits de l’homme y reste désastreuse, en dépit de l’accord de paix annoncé avec l’Ethiopie, comme le déclarait encore le 18 septembre dernier le Rapporteur spécial de l’ONU, Mme Sheila B. Keetharuth. Pour ce qui est de l’Afghanistan, M. Müller pourrait avantageusement regarder l’excellente émission de la RTS, Géopolitis «Afghanistan, 38 ans de guerre». Il découvrirait ainsi à quel point ce pays est miné par les violences et les attentats, tandis que les talibans contrôlent aujourd’hui la moitié du territoire.
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