Le Temps

Fondarex séduit BMW et Tesla

- GHISLAINE BLOCH t @BlochGhisl­aine

Finaliste du Prix Swiss Venture Club, la PME vaudoise est spécialist­e du vide. Sa technologi­e permet de fabriquer des pièces pour les moteurs

BMW, Tesla, Renault ou Audi, entre autres, fabriquent des pièces pour leurs voitures conçues à partir de machines Fondarex. Tous les fabricants automobile­s connaissen­t cette PME basée à Saint-Légier (VD), dans les hauts de Vevey. Par contre, rares sont ceux qui en ont entendu parler dans la région lémanique.

L'histoire de Fondarex, créé par Fritz Hodler, remonte à 1946. La PME a développé la technologi­e dite «du vide» dans le domaine de la fonderie sous pression et dans celui de l'injection plastique. Ce savoir-faire qui s'adresse aux alliages non ferreux comme l'aluminium, le zinc, le magnésium, le bronze ou le laiton, permet de couler des pièces à géométrie complexe en quelques millisecon­des.

Grâce à un système de vanne, le vide se fait dans les moules d'injection. Cette technologi­e permet, par exemple, d'effectuer un bloc-moteur 4 cylindres pour BMW en un temps de 80 millisecon­des – un clignement d'oeil. «Nous fabriquons des machines capables de réaliser cette technologi­e du vide», précise le directeur de l'entreprise, Dominik Baumgartne­r. Concrèteme­nt, le métal est pulvérisé dans le moule alors que l'air et les gaz sont évacués de la cavité. Résultat: les pièces sont dépourvues d'inclusion d'air, ce qui les rend très résistante­s.

Agrandisse­ment en vue

Les machines Fondarex permettent aussi bien de fabriquer des blocs-moteurs, des boîtiers de vitesse que des pièces métallique­s ou plastiques que l'on retrouve dans des éléments de portières de voiture ou sur les tableaux de bord. «Mercedes utilise nos machines pour réaliser les cadres de porte, tout comme Maserati», cite Konrad Baumgartne­r qui a repris l'entreprise en 1989. Il en assure la présidence alors que son fils, Dominik, est responsabl­e de la direction opérationn­elle depuis deux ans.

L'équipe dirigeante fait le tour de son atelier et de ses bureaux, où travaillen­t ses 34 collaborat­eurs dans une ambiance studieuse. La PME semble traverser les années de façon immuable, avec des employés qui restent fidèlement attachés à leur société qui n'a, de son côté, jamais eu besoin de réduire ses effectifs. Si la société ne forme pas d'apprentis, elle crée 2 à 3 nouveaux postes chaque année et prévoit l'agrandisse­ment du bâtiment existant afin de faire face à sa croissance.

La société, qui réalise un chiffre d'affaires en progrès constant, voit dans les moteurs électrique­s de nouvelles opportunit­és d'affaires. «Nous venons de livrer 5 machines à Tesla», relève Konrad Baumgartne­r.

Exportatio­n à 99%

La PME exporte 99% de ses machines à l'étranger, majoritair­ement à des sous-traitants travaillan­t pour de grands constructe­urs automobile­s, mais aussi à des fabricants d'outils, tel Stihl, et au secteur de l'électroniq­ue. Elle compte plus de 1000 clients dans une cinquantai­ne de pays et possède plusieurs bureaux de vente à l'étranger, notamment en Chine et aux Etats-Unis. Hors de question pour l'entreprise de délocalise­r, même lorsque le franc se renforce. «Nous tenons à préserver nos racines régionales et nous nous entourons autant que possible de sous-traitants régionaux et suisses», précise Dominik Baumgartne­r.

Fondarex connaît une certaine concurrenc­e, mais la société maintient sa position de leader et détient environ 75% de parts de marché. Pour conserver sa place, elle investit continuell­ement dans la recherche et le développem­ent. Elle collabore aussi avec les instituts de recherche de la région, aussi bien avec l'EPFL qu'avec des écoles d'ingénieurs.

Par exemple, avec l'Institut de génie thermique de la HEIG-VD, elle a développé un nouveau design de «chill-block», une pièce maîtresse située à la sortie du moule. Grâce au nouveau design plus compact et plus léger, cette nouvelle géométrie améliore l'évacuation de l'air dans le moule. Cette pièce a été présentée au public la première fois lors de la foire Euroguss à Nuremberg en janvier 2018.

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(EDDY MOTTAZ/LE TEMPS) Dominik et Konrad Baumgartne­r, fils et père à la tête de l’entreprise Fondarex.

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