POUR UN FUNK AVEC TOI
Le photographe Bruce W. Talamon a vécu de l’intérieur l’avènement des musiques noires durant les années 1970
Barry White est hilare derrière son piano. On se dit alors que Mohamed Ali, avec lequel il échange une solide poignée de main, vient peut-être de lui raconter la blague du boxeur qui dansait comme James Brown… Le cliché a été pris par Bruce W. Talamon en 1975, lors de l’enregistrement d’une émission de variétés produite par ABC en hommage à celui qui remportera quelques mois plus tard un nouveau titre mondial, lors d’un épique combat, le troisième et dernier, l’opposant aux Philippines à Joe Frazier.
Cette photographie a quelque chose de fascinant par ce qu’elle dit d’une époque, mais aussi par son côté «volé» – elle a été prise lors d’une pause durant les répétions de l’émission. Durant cette décennie faste que furent les
seventies, Bruce W. Talamon, né en 1949, a eu le privilège d’accompagner de l’intérieur l’avènement des musiques noires pour le compte du SOUL Newspaper de Los Angeles. «Photographier un chanteur sur scène est la partie la plus facile. La plus difficile est de gagner sa confiance», écrit-il dans la préface du superbe ouvrage que consacrent les Editions Taschen à son travail. Mais il y est parvenu, et c’est pour cela que ses photographies sont si précieuses.
MARVIN BASKETTEUR
On y découvre les chanteurs et musiciens autrement, ici en studio, là en répétition ou en essayage de costume, ailleurs en coulisses ou en mode détente avant et après des concerts mémorables. Il a même photographié Marvin Gaye jouant au basket, comme d’autres ont immortalisé Bob Marley en train de courir.
Stevie Wonder, The Temptations, The Jacksons, Diana Ross, Marvin Gaye, Earth, Wind & Fire, Chaka Khan, Taj Mahal, Bill Withers ou encore Don Cornelius, emblématique fondateur de l’émission Soul Train: Talamon les a tous côtoyés, apprivoisés. Impossible de feuilleter son livre d’images sans écouter de la musique à un volume pas forcément raisonnable.