Le Temps

Rémy Pagani tente une médiation pour un squat

- DAVID HAEBERLI (@David_Haeberli

GENÈVE Le conseiller administra­tif d’Ensemble à gauche a apporté son soutien au collectif Xénope, route de Malagnou. Il propose ses bons offices pour convaincre le conseiller d’Etat Serge Dal Busco de recevoir ses animateurs

«J'ai commencé à entamer le sujet avec Serge Dal Busco et je ne désespère pas d'arriver à le mettre en contact avec ces jeunes, bien qu'il se soit passé des choses qui ont provoqué une crispation.» La déclaratio­n de Rémy Pagani au Tribunal des baux et loyers, mercredi matin, n'engage pas à grand-chose. Pour les membres du collectif Xénope, elle est pourtant synonyme d'espoir. En tentant une médiation au 154, route de Malagnou, l'élu d'Ensemble à gauche s'attaque à la forme la plus récente de l'incompréhe­nsion qui marque l'histoire des relations entre autorités genevoises et squatteurs à la recherche d'un projet de vie autour de l'habitat collectif.

A cette adresse, une quinzaine de personnes ont pris possession d'une ancienne station de zoologie expériment­ale en mars 2012. En plus de logements, des ateliers ouverts se tiennent sur place: réparation de vélos, bois, sérigraphi­e, métal, conserves. Au bénéfice d'un bail qui court jusqu'en juin 2019, le collectif demande sa prolongati­on jusqu'à fin 2019. C'est l'objet de la procédure dans laquelle Rémy Pagani a été entendu. Le conseiller administra­tif a de plus révélé qu'il avait reçu des représenta­nts de Xénope. La ville dispose en effet de terrains pouvant être mis à dispositio­n en droit de superficie à des associatio­ns. «Ces jeunes m'ont paru déterminés à continuer à vivre ensemble. Ils cherchent des solutions pour pérenniser leur projet», a dit l'élu d'Ensemble à gauche.

Un loyer de 1540 francs

Parallèlem­ent, les animateurs de Xénope ont entamé des démarches pour aligner leurs conditions d'occupation sur celles de leurs voisins. Carrefour Rue et la Ciguë sont autorisés à rester jusqu'en décembre 2020. Xénope paye un loyer de 1540 francs par mois, plus les charges.

L'Etat rechigne à accéder à ces demandes au motif que l'Hospice général a un projet de réfection de la bâtisse pour y loger provisoire­ment des requérants d'asile. Le 14 décembre 2017, un jugement du Tribunal des baux et loyers lui donnait tort. Un nouveau contrat était alors proposé par le canton.

S'il a reçu le collectif dans un premier temps, Serge Dal Busco semble désormais résolu à ne plus le faire. Le conseiller d'Etat n'a aucun commentair­e à apporter sur une procédure de justice en cours, nous dit son porte-parole.

Proches de No Bunker

Le collectif se plaint d'être victime d'un traitement idéologiqu­e de la part des autorités cantonales. Ses membres ne cachent d'ailleurs pas que leur projet a une dimension politique. Proches des mouvements Prenons la ville et No Bunker, les animateurs de Xénope ont notamment apporté un appui logistique lors de l'occupation du Grütli en juin 2015. C'est ce type d'action que le canton leur fait payer, disent-ils.

«Ces jeunes m’ont paru déterminés à continuer à vivre ensemble. Ils cherchent des solutions pour pérenniser leur projet»

RÉMY PAGANI,

CONSEILLER ADMINISTRA­TIF

DE LA VILLE DE GENÈVE

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