Contre l’abstentionnisme, la formation
Le 1er novembre dernier, Le Temps titrait: «Les abstentionnistes, plus grand parti de Suisse». C’est ce qu’ont, encore une fois, confirmé les dernières votations, avec une participation de 48%. Car les jubilations et les déceptions au vu des résultats occultent toujours le grand malaise dans notre système démocratique, l’abstentionnisme. Face à celui-ci, une seule solution est viable sur le long terme: la formation de la jeunesse. Former la jeunesse, c’est non seulement la sensibiliser aux votations, mais également la former à une réflexion critique, pour qu’elle n’adhère pas au premier slogan populiste venu. C’est non seulement lui faire mobiliser des outils de critique mais aussi former chez elle le goût du débat, de la discussion. Engager les jeunes, ce n’est pas les pousser dans les partis, c’est leur apprendre à s’informer sur des sujets qu’ils soient prêts à questionner, analyser, déconstruire, tout comme leurs présupposés. C’est faire de leur vote une réflexion mûrie. Léonore Porchet a récemment proposé au Grand Conseil le vote à 16 ans aux niveaux cantonal et communal, ce qui permet d’assurer la continuité avec leur formation aux cours de citoyenneté de l’enseignement obligatoire (qu’ils finissent vers 15 ans), au lieu du passage à vide qu’ils expérimentent actuellement jusqu’à leurs 18 ans. C’est là un moyen, mais pas une solution définitive. Il est urgent de relancer la réflexion sur la place des jeunes en politique, et surtout sur la place qu’il faut donner à la politique, et surtout à l’éducation civique, dans la vie des jeunes après l’école obligatoire. Car si l’on a tendance à prendre trop souvent les jeunes à la légère, n’oublions pas que c’est sur eux que repose l’avenir de notre système.
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