Premier bébé né grâce à une greffe d’utérus post mortem
BRÉSIL En première mondiale, une transplantation de l’utérus d’une donneuse décédée aboutit à une naissance
Le premier bébé conçu grâce à un utérus transplanté chez une femme infertile à partir d’une donneuse décédée est né il y a un an au Brésil, annonce une étude publiée mercredi dans la revue The Lancet. Sept mois après la naissance, le bébé – une petite fille – allait bien, pesait 7,2 kg et était toujours nourri au sein par sa maman, également en bonne santé, précise l’étude de l’Hôpital universitaire de São Paulo, qui a conduit la greffe en 2016. La maman avait 32 ans et était née sans utérus (syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser). L’utérus greffé provenait d’une femme de 45 ans décédée d’un AVC.
C’est la première fois qu’une transplantation d’utérus à partir d’une donneuse décédée aboutit à une naissance, et c’est aussi la première naissance avec greffe d’utérus en Amérique latine. Toutes les greffes d’utérus prélevés post mortem, soit une dizaine aux Etats-Unis, en République tchèque et en Turquie, avaient échoué auparavant. Nouvelles perspectives
«Le recours à des donneurs décédés pourrait élargir considérablement l’accès à ce traitement, nos résultats apportent la preuve que cela peut fonctionner, pour offrir une nouvelle option aux femmes frappées par une infertilité d’origine utérine», a déclaré le Dr Dani Ejzenberg, qui a dirigé l’étude à l’Hôpital universitaire de São Paulo, cité par The Lancet. Les auteurs de l’étude soulignent que la greffe d’utérus post mortem peut ouvrir de nouvelles possibilités d’autant que beaucoup de pays ont déjà des systèmes de régulation des dons d’organes post mortem.
«Cette démonstration réussie présente plusieurs avantages par rapport à la greffe à partir de donneurs vivants: elle s’appuie sur un réservoir de donneurs potentiels plus vaste, coûte moins cher et évite les risques pour le donneur vivant», observe le Dr Srdjan Saso, du département obstétrique de l’Imperial College de Londres.
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