Le Temps

Les promesses audacieuse­s des Urbaines racontées par ses têtes pensantes

Une explosion artistique pendant trois nuits: telle est la promesse d’Ysaline Rochat et de Samuel Antoine, codirecteu­rs du grand rendez-vous lausannois. Ils disent tout sur la mixture de cette édition

- PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEMIDOFF @alexandred­mdff Les Urbaines,

Le grand bal des débutants. Le festival Les Urbaines collection­nera dès ce vendredi les inédits. Les pièces jamais vues, les artistes qui échappent aux taxinomies, les étoiles qui clignotent avant de s’incruster dans la galaxie. A la tête de ce carrousel, Ysaline Rochat et Samuel Antoine veillent, depuis 2017, à ce que le casting surprenne, stimule, trouble. Elle se passionne pour les arts de la scène, lui pour toutes les musiques. Fidèles à l’esprit du rendez-vous, ils se sont entourés de trois jeunes artistes pour composer la mixture de cette édition.

Vous avez succédé à Patrick de Rham en 2017. Qu’avez-vous voulu changer?

Ysaline Rochat: Nous nous sommes inscrits dans la continuité. C’est un festival de découverte­s qui a un public fidèle. Il est suivi par de nombreux profession­nels, des programmat­eurs notamment qui viennent repérer les nouveaux talents.

Samuel Antoine: Nous avons constaté que beaucoup de jeunes créateurs travaillen­t à la croisée des discipline­s. Ils sont plasticien­s et musiciens ou chorégraph­es. Nous avons donc laissé tomber les catégories. Dans le même esprit d’interdisci­plinarité, nous avons voulu que les lieux partenaire­s accueillen­t des formes auxquelles ils ne sont pas habitués, histoire de surprendre le public. Trois nuits, c’est bref. Pourquoi ne pas déployer les Urbaines sur deux week-ends? S.A.: L’une de nos ambitions est de favoriser les rencontres entre les artistes. On les loge de telle sorte qu’ils se croisent. Sur deux week-ends, ça coûterait beaucoup trop cher.

Y.R.: Le format court permet au public de tout voir ou presque. La caractéris­tique des Urbaines, c’est de proposer des instantané­s dans tous les domaines. Un cocktail artistique. Nous voulons que le public rencontre de la façon la plus décontract­ée possible des esthétique­s émergentes. C’est pour cette raison aussi que le festival est gratuit.

Les Urbaines passent pour un festival de spécialist­es…

Y.R.: Nous ne sommes pas cérébraux, mais émotifs. Les sensations priment! Nous avons le souci de rendre accessible­s les créations en proposant des ateliers aux festivalie­rs. L’artiste française Elise Carron, qui s’intéresse aux recettes en voie de disparitio­n, présente une performanc­e-repas. Parallèlem­ent, elle invite les spectateur­s à un workshop culinaire.

Vous êtes entourés d’artistes programmat­eurs. Votre affiche est-elle le fruit d’une synthèse?

Y.R.: La programmat­ion se fait sur ce mode depuis longtemps. Ce fonctionne­ment nous permet de voir plus loin. N’oubliez pas que les artistes programmés ne le sont qu’une fois. Pour cette édition, nous nous sommes adjoint les lumières d’Anne Lise Le Gac, de Deborah Joyce Holman et de Mathias Ringgenber­g, trois personnali­tés qui ont chacune un réseau très large.

S.A.: Ça ne signifie pas que nous visons le consensus. Nous ne voulons pas d’une programmat­ion tiède. Nous privilégio­ns la diversité.

Quels sont les avantages d’une codirectio­n?

Y.R.:

Nous faisions partie du comité du festival depuis 2014. Nous en connaissio­ns bien toutes les dimensions, organisati­onnelle et artistique. Il était donc naturel pour Samuel et moi de postuler ensemble. Le tandem nous permet de discuter de toutes nos idées, chacun d’entre nous ayant son ancrage esthétique propre.

S.A.: Nous sommes à 75% chacun, je m’occupe plutôt de la production, Ysaline de la communicat­ion. En réalité, nous sommes informés de tout, ce qui est important pour nos interlocut­eurs. Nous sommes interchang­eables.

Comment développer encore les Urbaines?

Y.R. et S.A.: Le festival est au maximum, avec quelque 7000 visiteurs sur trois jours. Il n’est pas question d’augmenter encore sa capacité. C’est une explosion artistique et c’est beau ainsi.

«Nous ne sommes pas cérébraux, mais émotifs. Les sensations priment!»

YSALINE ROCHAT

Lausanne et Renens, du 7 au 9 déc. www.urbaines.ch

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SAMUEL ANTOINECOD­IRECTEUR DES URBAINES
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YSALINE ROCHAT CODIRECTRI­CE DES URBAINES

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